Une jeune femme (superbe Madeleine Robinson) arrive à Paris, souhaitant devenir prof d'anglais, et s'installe dans une pension de famille, comme il y en avait encore beaucoup à l'époque. Cette pension sent un peu le renfermé et la naphtaline, mais il s'en dégage pourtant une ambiance familiale et rassurante. Parmi les pensionnaires, un discret et aimable bibliothécaire - Jean Gabin dans l'un de ses meilleurs rôles ever - particulièrement poli et discret. Si gentil qu'il va rapidement trouver un poste à la jeune professeure grâce à ses relations. Si compétent qu'il est promu directeur de sa bibliothèque. Un homme parfait, donc ? Presque, parce que la nuit, ce discret monsieur est un truand de premier ordre, un braqueur avéré et dangereux. Mais un coup pourtant monté et préparé en avance, va lamentablement foirer et notre héros va se retrouver blessé. La jeune prof d'anglais, tombée amoureuse de lui, va tout de même l'aider, le soigner, le cacher, et tenter de lui sauver la peau. L'amour étant plus fort que la loi, ils vont s'enfoncer tout deux dans l'obscurité de la nuit parisienne jusqu'à un point de non retour inévitable. Ce film marque ma découverte du cinéaste Georges Lacombe, que je n'avais jamais remarqué avant et qui a pourtant beaucoup tourné. C'est une grosse claque. Son film est une merveille, mix parfait entre film noir à la française, romance, thriller et réalisme poétique - jamais ampoulé. Bref, une découverte majeure pour moi qui m'intéresse depuis un an au cinéma français pré-Nouvelle Vague et où je ne cesse de découvrir des pépites. Celle-ci en est une, et je vais de ce pas creuser la filmographie de Lacombe.