Mais par où commencer cette critique tant il y a de choses qui ne vont pas ?
Les frères Boukherma pourtant à haut potentiel après leur court et Teddy, nous font retomber de quelques étages avec cette adaptation du roman à succès de Nicolas Mathieu qui lui même sauvait une histoire très pauvre par son phrasé et sa forme.
Commençons peut être par la narration. Trops d'histoires dans les histoires, d'une grande nostalgie puisque le film est sous fond des années 90. Décidemment Lellouche nous fait sa crise de la 50aine (L'amour Ouf) ! Une histoire d'amour à sens unique, le modèle éducatif à la dure des papas machos de l'époque, l'alccolisme, la misère sociale, la classe ouvrière, le racisme, les banlieues HLM, les motos etc etc.
Il y a tellement de petites histoires que ça vient entacher la grande histoire du film, mais quelle est-t-elle d'ailleurs ?
Le vrai problème et que toutes ces petites histoires imbriquées ne sont pas abordées en profondeur ce qui nous fait décrocher et croire à aucunes d'entre elles. Nous passons vites sur des scènes qu'on nous notifie plus tard comme importantes pour le personnage principal joué par Paul Kircher.
Le personnage rival joué par Sayyid El Alami est appeurant de stéréotype et de stigmatisation sur l'arabe de service. Mais en plus de ces clichés audieux dont on se passerait bien en ce moment, la résolution du conflit entre ces deux personnages est absurde. Ah bah oui puisqu'en fait il n'y en a même pas, ou alors un semblant de résolution à la fin du film là aussi qui ponce un cliché de la fin des années 90 au slogant : "Black, Blanc Beur, c'est la même couleur". C'est tellement impossible à croire que nous n'y croyons pas. Le résultat est là.
Le penchant social et politique est effleuré alors qu'il y a tellement de matière sur les régions du Grand Est laissées pour compte en post industrialisation et début de délocalisation de grandes entreprises.
La photographie du film est plus que moyenne avec des cadrages qui laissent à désirer et sans réelle proposition ou prise de risque. Le moment de la pluie qui tombe après que le personnage Steph soit parti est à mourir de rire tellement on imagine le monsieur de la déco technique au dessus de Paul Kircher qui vide ses arrosoirs.
Le casting était pour moi le gros plus du film avant que je puisse aller le visionner. Paul Kircher et Sayyid El Alami sont des très beaux acteurs nouvelle génération qui promettent de futures grandes compositions au grand écran. Leur précédents films et séries nous le prouvent et nous avons encore très envie de les voir dans de meilleurs scénari et directions ciné. Malgré l'appuis de la très douée Ludivine Sagnier et Gilles Lellouche, ils n'arrivent pas à redresser cette adaptation bancale. Angelina Woreth et Paul Kircher jouent deux personnages qui se tournent autour tous le film. Nous ne croyons en rien à un amour naissant ou à un semblant de désir entre eux.
Point positif du film : La bande son, avec des musiques qui nous replongent en effet dans les années 90 cools, grunges et lointaines...