Et si on faisait un film en huis-clôt dans une station sous-marine avec une bestiole mystérieuse… On appellerait ça, je ne sais pas moi, Abyss, non, c’est vraiment trop moche, autant laisser ce titre pour le film que Cameron sortira dans cinq mois, et Léviathan ? Ce fameux monstre du chaos primitif des phénicien, le monstre marin du livre de Job (entre autres), le démon de l’enfer médiéval, l’avaleur d’âmes supposé capable d’anéantir le monde ?
Tâcheron notoire déjà coupable de deux abominables Stallone, George Pan Cosmatos se dévoue une fois plus pour être aux commandes d’un gros nanar débile où il retrouvera ce bon vieux colonel Trautman et un charmant casting de seconde zone mené de main de maître par Peter Weller lui-même, pas mal du tout en géologue dépassé par les événements…
Nouvelle tentative pour user jusqu’à la corde le phénomène Alien après, entre autres, le The Thing de Carpenter, ce qui compte, c’est le décors, ici, une station qui aurait change très peu du modèle original et qui utilise très mal son décor marin, la neige du pôle, au moins, ça avait plus de gueule…
Comme d’habitude, après une première partie supportable sur la vie de groupe en espace confinée, l’intérêt s’effondre avec l’arrivée de la grosse bébête, ici aussi œuvre de Stan Winston qui confond une fois de plus accumulation protéiforme et création ambitieuse, passant de l'anguille serpentine au plus grand n'importe quoi avec une impudeur qui laisse pantois... Autant dire qu’entre deux répugnances on s’emmerde sévère entre deux aberrations scénaristiques pour arriver jusqu’au plan final (exactement le même que pour le Cameron, c’est beau comme coïncidence, tiens, je vais mettre la même note au navet prétentieux et au navet qui s’assume pour une fois, ça m’apprendra à les mélanger quand j’étais gosse…) et à la libération qui s’ensuit.
Et je sais très bien qu’il y a ici ou là deux ou trois malades souvent bien sympathiques qui pensent qu’un gros monstre visqueux est un argument de poids pour regarder un film, mais chez moi, ce serait plutôt l’inverse, je peine encore à comprendre l’intérêt de ce genre de productions et je vais faire mon possible pour les éviter soigneusement dorénavant, ça et les films avec des gosses, mes deux grands dégoûts dans la vie…