L'icône Bolivar

Libertador ne s'attaque à rien de moins qu'à l'existence et aux combats de Simon Bolivar, figure iconique de la libération de l'Amérique du sud du joug espagnol. Le film a bénéficié d'un budget énorme et ne lésine pas sur les scènes spectaculaires, en particulier le passage des Andes, en plein hiver. Alberto Arvelo tire le plus grand parti de la photogénie du Venezuela bien qu'il abuse des plans aériens. On sait que le personnage de Bolivar était complexe, soldat émérite mais aussi piètre politicien. Ce n'est pas en un peu moins de deux heures qu'une vie pareille peut être narrée et le film s'en tient aux grandes lignes, s'attachant à l'homme comme au rassembleur. Lyrique, sans trop d'excès, le film cède cependant à la tentation de l'hagiographie jusqu'à le faire mourir dans des circonstances héroïques vraisemblablement fort loin d'une plus prosaïque vérité historique. Porté par un Edgar Ramirez charismatique, Libertador est finalement un livre d'images plutôt plaisant, parfois hollywoodien, qui donne surtout envie d'en apprendre plus sur un personnage qui tenait à la fois de George Washington, de Napoléon et d'Alexandre le Grand.