Sympa mais pas révolutionnaire.
Franchement, pour un film considéré comme un échec cuisant marquant la fin de la carrière de réalisateur de l'illustre Jean Yanne, « Liberté, égalité, choucroute » s'en sort avec les honneurs. Certes, le scénario ne vole pas à une altitude très élevée et le traitement infligé par Yanne à la Révolution Française pourrait faire s'arracher les cheveux à quelques spécialistes de cette période de notre Histoire (l'univers des Milles et Une Nuits rencontrant Danton, Robespierre et consorts, mon dieu...). Mais, outre ces quelques énormes anachronismes volontaires et le grand n'importe quoi général, le réalisateur parvient à divertir et dirige ses acteurs de façon plus cadrée. Ainsi Michel Serrault s'avère bien plus convaincant en Louis XVI cynique et nonchalant qu'en Jules César hystérique et ultra maniéré, qu'il interprétait dans le précédent film de Yanne. On retrouve également des acteurs jusqu'alors jamais appelés par le réalisateur, tels que Gérard Darmon, Jean Poiret ou Roland Giraud, qui apportent un peu de fraîcheur (ainsi que la plantureuse Ursula Andress dans le rôle de Marie-Antoinette). On sourit face à des blagues parfois bien trouvées, des transpositions anachroniques bien senties et la bonne humeur contagieuse du casting mais force est de constater que l'ensemble s'essouffle grandement passée l'heure de film. Une petite comédie pas prise de tête en guise de salut pour ce réalisateur qui continuera son chemin entre télé, radio, art et quelques rôles, dont certains seront purement alimentaires.