Libérez la Roya !
L’on y pense à ces sombres heures du siècle précédent, difficile de s’en s’empêcher. Evidemment que Cédric Herrou, par son soutien aux clandestins, dans cette ancestrale vallée de la Roya, met à...
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le 7 oct. 2018
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L’on y pense à ces sombres heures du siècle précédent, difficile de s’en s’empêcher.
Evidemment que Cédric Herrou, par son soutien aux clandestins, dans cette ancestrale vallée de la Roya, met à jour un méchant tic français, une paranoia d’état, et sa fâcheuse tendance au contrôle répressif, à l’oppression, au harcèlement, …
Le cinéaste Michel Toesca, a filmé durant plus de deux ans depuis 2015, seul avec sa caméra, de façon continue, cette longue expérience d’accueil de migrants, venus d’Italie par la frontière du sud de la France.
Ce film s’impose par son évidence, et un montage qui a collé à cette aventure collective jusqu’à sa neutralisation par les forces de police.
Cédric Herrou, simple agriculteur, est devenu un symbole de la désobéissance civile, hébergeant sous ses oliviers, de 2016 à 2018, plus de 200 migrants du Soudan et d’Erythrée, familles, enfants, nourrissons, femmes enceintes…
Les a naturellement recueillis, nourris, soignés, avec d’autres bénévoles de cette vallée, située entre France et Italie… désormais bruissante de képis et casques… transformant cette frontière naturelle en une zone hermétique de check points.
Mais ces fugitifs passent toujours et ailleurs (comme les appelle Le Clézio, qui lui aussi fugitif, a emprunté autrefois le même chemin de la Roya), ces fugitifs passent plus haut, dans le Briançonnais… ils passeront tout le temps qu’il y aura misère et guerre, à fuir.
Le film montre bien le rouleau compresseur scrupuleux qui s’est abattu sur Cédric, durablement harcelé par la police, surveillé par des dizaines de gendarmes mobiles, encore à pied d’œuvre, et à coup de milliers d’euros, au nom d’un racisme d’état…
Montre aussi les incohérences d’une justice qui maltraite et expulse même les enfants, et condamne leurs défenseurs.
L’avocat de Cédric et plusieurs associations ont fini par obtenir, que le Conseil constitutionnel consacre le principe de fraternité et d’aide d’autrui dans un but humanitaire, rendant anti constitutionnelles certaines mesures du code de l’entrée et du séjour des étrangers en France.
Mais ce n’est pas fini, l’absurdité des gouvernements européens s’achèvera peut être en murs de béton, et la "bête immonde" de la place Beauvau respirera encore longtemps…
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le 7 oct. 2018
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