Libre et assoupi est un film qui navigue toujours à côté de ses pompes. Il n'est ni juste, ni faux, il surprend mais pas beaucoup, il ne cherche pas le subversif mais se distingue. Au début, j'ai eu très peur. Je déteste ce genre de personne : le gars qui ne veut rien faire, et qui vit aux crochets des autres tout en trouvant cela normal. Mais le film est bien écrit et l'on comprend vite que ce personnage a une philosophie de vie, celle de ne rien faire. C'est assez particulier car on le comprend un peu tout en ne partageant pas du tout son point de vue, mais au final c'est presque assez sain comme façon de vivre. Et l'on sait surtout que cela ne pourra pas durer. Il y a cependant une chose que je n'ai pas apprécié du tout, un détail fort manichéen en somme : ne pas travailler c'est être libre et poète. Seule l'inaction et l'ennui sont générateurs de poésie et d'idées. Ce qui est, selon moi, totalement faux et j'en connais des gens perchés qui ont des boulots classiques.
Après, la fin du film se rattrape un peu sur ce sujet même si l'on peut au contraire regretter le chemin de vie tout tracé du héros. Son pote, Bruno, est au final beaucoup plus "libre" que lui à la fin.
Bref, c'est un film qui se boit à la paille et qui réserve de belles surprises dans les dialogues et le message sous-jacent. Il ouvre à la réflexion sur certains préjugés et sur la vie en général. Il n'est pas réaliste pour un sou (avec son RSA, il n'aurait pas pu faire tout ça, rappelons que c'est 470€ par mois donc je pense même pas sa part de loyer !) mais ce n'est pas le propos du film qui veut nous offrir une vision de la vie en marge, comme dans un univers parallèle, une sorte de métaphore de la vie.
Et c'est sacrément bien vu.