La notoriété de Paul Thomas Anderson n'est plus à faire et Licorice Pizza était sacrément attendu par les cinéphiles du monde entier. J'ai été le spectateur d'une queue de 30 mètres devant le cinéma lors du premier samedi de sa sortie, avec en supplément la moitié de cette dernière qui s'est vue refusée l'entrée faute de places.


Ce n'est qu'une semaine après que je me suis rendu dans une salle obscure pour profiter de cette pépite.


Jusqu'ici l'austérité de son Phantom Thread ou l'humour décalé d'Inhérent Vice m'avait en partie laissé sur le côté, profitant avant tout de la perfection de la mise en scène, des décors, de la réalisation et de la direction d'acteurs. J'y voyais un grand réalisateur qui avait créé des œuvres qui ne me correspondaient pas pleinement.


Avec Licorice Pizza, j'y ai enfin pris un plaisir fou ! Plus accessible, celui-ci est centré sur ce qui faisait l'Amérique : sa jeunesse, sa liberté, et son esprit d'entreprise ! Les acteurs principaux sont jeunes, plein de fougue et d'idées ! Et ils se bougent. Et on les suit, avec joie, dans leurs aventures, amoureuses, professionnelles, personnelles, passionnelles... assistante photographe d'un côté, étudiant et acteur de l'autre, en passant par vendeurs de matelas à eau avant de tout devoir recommencer à zéro une fois le château de cartes effondré, sans déprime, toujours dans l’insouciance la plus totale. L'art de la débrouille. La Start-up nation.


Les situations prêtent grandement à sourire avec du rocambolesque servi sur un plateau par les passages à tour de rôle de Sean Penn et Bradley Cooper, complètement déjantés.


Au delà de ces situations abracadabrantes, on retrouve une forme de réalisme au travers des imperfections de chacun, tant sur le plan physique que comportemental. PTA n'est pas là pour nous vendre du rêve non plus. Juste un peu d'aventure.


Au final, c'est frais. C'est extrêmement bien filmé. C'est barré. C'est millimétré. C'est top !


Ce sera tout pour moi.


PS : Vous cherchez le lien entre le titre de la critique et le film ?
Je me la suis joué PTA. Ce film m'a rappelé la saveur d'un dessert que j'adore x-D


Dans une interview à Variety, Paul Thomas Anderson explique qu'il lui a fallu beaucoup de temps pour choisir ce titre. Au départ, et lorsque le film a été annoncé, il était encore nommé Soggy Bottom, qui est le nom de l'entreprise de matelas à eau que détient le personnage de Gary Valentine (Cooper Hoffman). Mais le cinéaste indique qu'il ne se voyait pas garder ce titre à long terme.


"Là où j'ai grandi, il y avait une chaine de magasins de disques en Californie du Sud qui s'appelait Licorice Pizza. Cela me semblait un bon fourre-tout de l'ambiance générale du film. J'imagine que même si vous ne connaissez pas le magasin, ces deux mots qui vont bien ensemble capturent un certain état d'esprit." Et d'ajouter : "ces deux mots ensemble me renvoient immédiatement à ma jeunesse", confirmant la portée très intime et personnelle de ce nouveau film.


La légende raconte que ces magasins ont choisi ce nom suite à une chanson de Abbott et Costello. Il se dit que le tandem racontait la blague suivante : la vente d'un de leur disque était si mauvaise qu'il racontait que l'objet était présenté comme une pizza à la réglisse dans les magasins !


Ce n'est pas la première fois que Paul Thomas Anderson choisit un titre qu'il est difficile de connecter directement à son film, à l'image de Magnolia par exemple.

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le 17 janv. 2022

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Alienure

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