D’une incontestable esthétique, ce film devrait ravir les nostalgiques des années 70 : costumes, bande originale (toute BO avec du David Bowie et les Doors marque nécessairement des points), lumière, ambiance, LA old school…les références sont légion (et sans doute certaines m’ont échappées).
Indéniablement, Paul Thomas Anderson sait magnifier certaines scènes par son regard mélancolique couplé à de somptueux jeux de lumières (le rapprochement sur le waterbed notamment).
On envie l’insouciance de cette adolescence californienne, à peine perturbée par le premier choc pétrolier. Toutes les opportunités sont ouvertes, rien n’est impossible.
Mais alors comment expliquer mon ennui une fois dépassés ces a priori positifs ?
Sur fond d’une classique histoire d’amour perturbée entre un adolescent et une jeune femme, avec de nombreux rendez-vous manqués, nous n’aspirons qu’à nous faire emporter dans une tendre nostalgie des jours heureux et faciles. Mais cette histoire manque de relief, d’aspérité… voire de réalisme. Nous ne savons pas grand-chose des deux principaux personnages (Alana et Gary), et on a du mal à comprendre ce qui contrarie l’inéluctable idylle. La différence d’âge est évoquée mais jamais détaillée ni explicitée.
Les deux acteurs principaux ont du talent et nous serons amenés à les revoir. Mais quel est l'intérêt de la scène avec Bradley Cooper ? Nous aurions clairement pu faire l’économie de ces 20-25minutes.
Enfin le final ne nous épargne aucun cliché romantique avec cette course cheveux au vent vers une apothéose convenue et tellement prévisible… dommage