Lucio Fulci est un réalisateur assez prolifique qui a touché à pas mal de genres (western, giallo, film d’aventure, comédie, horreur). Beatrice Cenci est son premier et seul drame historique, qui relate les faits réels d’un événement dans l’Histoire italienne : Beatrice Cenci de la grande famille des Cenci commandite le meurtre de son père qui terrorise toute sa famille et qui abuse d’elle.
Beatrice Cenci devient rapidement un symbole féministe dans l’Histoire italienne, qui la place en martyre du peuple. Dans le film, Beatrice est représentée parfois comme une icône évangélique (baignée de lumière ou le front ceint d’une couronne d’épines), mais elle est aussi représentée avec une personnalité complexe (elle est menteuse, égoïste, elle vend sa famille, son amant, tout le monde).
Lucio Fulci présente un film profondément anticlérical puisque l’Eglise cherche à s’approprier les biens de la maison Cenci en ignorant le peuple qui aimerait gracier Beatrice. Néanmoins, le réalisateur ne rejette pas la croyance, ce qui propose donc un film étrangement nuancé, couvert d’orgues, de sang, une mise en scène qui fait penser à la fois au giallo et au film d’horreur (lentille bifocale, les instants de torture), tout en gardant la touche de drame dans un film à costumes.
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