Bren Foster est apparu dans des séries télévisées telles que Days of Our Lives, mais le grand public l’a découvert dans son rôle récurrent de Wolf Taylor dans la série post-apo The Last Ship. Au cinéma, on a pu le voir dans Infini (2015), Osiris : La 9ème Planète (2016) ou encore Peur Bleue 3 (2020). Un acteur de seconde voire de 3ème zone diront certains, mais Bren Foster semble avoir eu envie de reprendre sa carrière en main et de s’offrir une vitrine en écrivant, produisant, chorégraphiant, réalisant le film Life After Fighting, tout en interprétant le rôle principal. Une vitrine pour quoi ? Pour montrer à tous ses talents martiaux assez hallucinants, sa façon de mettre en scène ces combats, de la manière la plus lisible, punchy et intense qui soit ? Pour essayer de se faire une place aux côtés de Scott Adkins ? Pour montrer à Hollywood de quoi il est capable ? Peut-être. Une chose est sûre, c’est que le résultat est un film qui renvoie au rang de brouillon tous les films US et même bon nombre de films HK avec des arts martiaux, en termes de montage, d’énergie, de chorégraphies et de rage.


Life After Fighting est un projet qui semble réellement tenir à cœur à Bren Foster. Titulaire de ceintures noires en taekwendo, hapkido, hwarandgo et jiu-jitsu brésilien, il a même été jusqu’à tourner son film dans son école avec ses instructeurs et ses élèves, ce qui fait que le film ressemble parfois à un docudrame. L’histoire est simple mais n’hésite pas à aborder des sujets difficiles et, bien que le scénario n’invente rien, c’est suffisamment solide pour servir de vase à ce genre de spectacle. D’autant plus qu’avec une durée de 2h05, le film peut prendre le temps de poser ses enjeux et de développer comme il le faut ses personnages qui, bien qu’ils soient au final assez simples, sont très bien caractérisés. Cinéma Australien oblige, Life After Fighting va sur certains terrains que le cinéma américain n’aime pas trop fréquenter, comme par exemple la violence sur les enfants. Bien entendu, l’histoire se déroule telle qu’on s’y attend et il n’y a guère de rebondissements ici, avec son personnage central presque invincible mais cela n’enlève rien au film. Cette histoire se concentre d’abord sur deux enfants qui disparaissent, puis petit à petit, au fur et à mesure que la situation devient désespérée, d’autres filles sont découvertes en captivité. Malgré la noirceur du sujet, le film ne craint pas les moments d’émotion et c’est suffisamment posé et bien fait pour que cela en devienne véritablement touchant car ce temps utilisé pour la mise en place a eu pour conséquence qu’on s’attache aux personnages. Alors oui, le scénario aurait pu être bien meilleur s’il avait simplement évité certains clichés des plus grossiers comme par exemple un téléphone portable à court de batterie au moment où il y en avait le plus besoin. Ou encore ces personnages qui, après un évènement particulier, ne vont pas faire le lien avec la série d’évènements anormaux qui va suivre. Citons également cette fâcheuse tendance du personnage principal de ne pas prendre son téléphone portable, au hasard pour appeler la police, quand il reçoit un texto inquiétant de sa dulcinée et qu’il décide d’aller la chercher. Bien entendu, tout cela est là pour amener des éléments de tension, mais il y avait clairement moyen de faire les choses moins grossièrement. Mais au final, ces petits problèmes ne sont aucunement gênant et Life After Fighting est un drame humain très sincère qui réussit son pari.


L’acteur principal, Bren Foster, se distingue par ses très bonnes compétences à la fois en tant que combattant mais aussi acteur pur jus. On sent tout le trouble intérieur qui habite son personnage et cela donne de la force au récit bien qu’il manque malgré tout un peu de jeu en termes d’émotions. Mais surtout, martialement parlant, il rivalise sans problème avec les meilleurs. Les combats sont très bien chorégraphiés et le montage sonore ajoute une dimension supplémentaire qui donne plus de poids à chaque coup pied et de poing. Les scènes d’action sont très réelles, hyper cinétiques, viscérales, à mi-chemin entre The Raid (pour la violence voire le gore), le style Donnie Yen de ces deux dernières décennies (pour le côté parfois MMA) et même Jackie Chan lors du final où le décor va en prendre pour son grade. Bren Foster privilégie la lisibilité, avec le strict minimum en termes de montage afin de mettre en avant les chorégraphies. Les coups brutaux et ultra nerveux s’enchainent sans coupe et bordel ce que ça fait plaisir à voir à une époque où l’action est devenue le travail du monteur et pas du réalisateur et de ses caméramans. Grappings, projections, coups de pieds sautés 720°, quadruple coups de pieds sauté, coups de genoux, … L’amateur d’arts martiaux devrait rester ébahi devant le spectacle proposé. Bren Foster et son équipe de cascadeurs sont si rapides dans les scènes de combats qu’il a été publiquement confirmé qu’aucune scène de combat n’a été accélérée, qu’aucun CGI n’a été utilisé, et que tout était bien réel. Le final est tout bonnement hallucinant, avec 30 bonnes minutes de combats non-stop (vraiment non-stop) dont on sort presque essoufflé tant tout le monde s’y investit corps et âme. Life After Fighting est filmé caméra à l’épaule et, là où ça pourra déstabiliser dans les scènes de dialogue et les moments d’exposition, donnant encore plus l’impression d’être dans un docudrame, ça accentue le côté viscéral des combats et si Bren Foster continue sur cette lancée, il va régaler tous les amateurs de films d’arts martiaux qui, il faut l’avouer, n’ont pas grand-chose de réellement excitant à se mettre sous la main de nos jours.


Quand un petit film australien met une fessée et renvoie au rang de brouillon tous les films US avec des arts martiaux en termes de montage, d’énergie, de chorégraphies et de rage, ça donne Life After Fighting. A déguster sans modération si vous aimez le genre.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-life-after-fighting-de-bren-foster-2024/

cherycok
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le 22 août 2024

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