A court de munitions
Ca commence à peine qu'on sait déjà que ça va être moins bien. Suite officielle de Happiness, la scène d'ouverture se passe au même endroit que son prédécesseur, avec Joy et son compagnon du moment...
le 7 mars 2016
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Ca commence à peine qu'on sait déjà que ça va être moins bien. Suite officielle de Happiness, la scène d'ouverture se passe au même endroit que son prédécesseur, avec Joy et son compagnon du moment. Seulement les acteurs ne sont plus les mêmes (forcément). Déjà alors qu'on essaye d'accepter le changement, boum, on a le gag trash qui arrive, mais ce gag est plat, il n'est pas vraiment cruel, bref, on sent que le scénario se force là ou Happiness était virtuose dans sa spontanéité.
Que retenir de cette suite donc ? Déjà, le fait de voir l'évolution des différents protagonistes de la famille (dommage que le personnage de la voisine ait totalement disparu). La mère, touchante retraitée larguée par son mari, est devenue une beauf radoteuse. Joy n'a pas bougé, Helen est en période de flottement, et c'est surtout à Trish que l'on va s'intéresser, ainsi qu'à ses enfants. J'aime bien la façon qu'a Solondz de traiter ses personnages enfantins, car il s'éloigne toujours des clichés gentillets pour souligner la cruauté de certains comportements enfantins. D'autant plus qu'ici, il s'agit d'une famille dont le père était un pédophile qui avait agressé sexuellement plusieurs enfants. On a donc l'opportunité de voir l'évolution après plusieurs années. L'aîné n'apparaîtra que dans une scène, excellente, qui marque la confrontation avec son père à peine sorti de prison. C'est celui qui a été visiblement le plus marqué puisqu'il s'intéresse aux comportements homosexuels chez les animaux, en restant toutefois hétéro. Le portrait est touchant et plutôt pudique. Mais c'est le second fils, Timmy, qui se révèle au coeur du récit, en apprenant que son père est toujours vivant contrairement à ce que sa mère lui avait raconté, et pourquoi il était en prison. Le film illustre alors un mécanisme assez pervers de psychologie en montrant la mère expliquer pourquoi elle a menti à son fils pour son bien, et que tous les hommes qui cherchent à le toucher sont peut être dangereux et qu'il faut en avoir peur. Le gamin tombe donc dans une obsession paranoïaque concernant les adultes qui l'entourent, où il cherche constamment des signes d'homosexualité pouvant trahir une nature pédophile non par souvenir des évènements mais suivant les jugements tranchés et caricaturaux de sa mère. Le scénario se débrouille assez subtilement pour lui en faire payer les conséquences (le compagnon actuel de la mère (divorcée) se fait très vite accusé de pédophilie par Timmy), avec un sens de la logique assez appréciable. Hélas, c'est probablement le seul point intéressant que l'on retiendra du film. Les autres personnages sont très fades, l'intrusion de la religion juive (complètement absente du premier film) s'insère ici de façon un peu incongrue (par le récent compagnon de Trish dont le fils Timmy va faire sa Bar-mitzvah) et ne sert finalement pas à grand chose, bref, on a un sentiment de gaspillage et de longueur là où Happiness enchaînait les détails à un rythme effréné. On se quitte déçu, mais néanmoins sur une jolie chanson qui a donné son nom au film, hélas sans lui avoir communiqué le ton doux amer que l'on espérait. Solondz vieillit...
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le 7 mars 2016
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