Époustouflant ! C'est le mot pour décrire ce film surprenant de Tobe Hoper, pourtant plus connu pour son Massacre à la Tronçonneuse. Et bien qu'adaptant la nouvelle The Space Vampires de Colin Wilson, j'y ai vu des références (involontaires ou implicites) aux œuvres de Lovecraft, ainsi qu'une petite ressemblance à La Galaxie de la Terreur.
Lifeforce reprend les légendes autour des vampires et de la Comète de Halley, considérée comme porteuse de désastre. Et même si certains effets spéciaux semblent datés, ça reste encore correct : animation, décors peints, mannequins en cire et caoutchouc animés, stop motion, body horror, maquillage dignes de Tom Savini, etc.
Bien que Cannon soit souvent dépeint comme une compagnie de films ne faisant que du Chuck Norris, du "Nichons-Ville" ou du ♫'Merica! Fuck Yeah!♫, il faut savoir que le film est britannique et donc plus "fin".
...Plus "fin", sauf qu'on a bien droit à de la femme vampire cosmique à poils... qui en plus est la grande antagoniste du film... Hum... Continuons...
Il y a deux versions du film : la britannique originale et la version américaine remaniée. Heureusement, je suis tombée sur la version originale doublée et sous-titrée en français (certaines scènes n'avaient pas pu être doublés à l'époque, le DVD donne donc du VOSTFR partiel). Un bon point pour Richard Darbois doublant le héros !
Lifeforce a pour parti-pris de présenter les vampires comme venant d'un vaisseau chtonien pour absorber l'énergie vitale des humains et les transformer en vampires à leur tour, et le tout dans l'espace puis la banlieue londonienne (Is that a motherf///ing Jojo's reference?!)
Les scènes de transformations sont assez cool (notamment celles où les vampires desséchés regagnent leurs énergies ou la perdent + une scène où une vampire se reconstitue à partir de sang humain).
On retiendra aussi ces scènes "osées" :
Quand le héros cauchemarde qu'il fait l'amour à la femme vampire. Quand il semble plus dégouté par la fait d'embrasser une image mentale de cette dernière que d'embrasser Patrick Stewart sur la bouche. Toutes les scènes où la femme vampire est nue (beaucoup).
Pour autant, c'est vrai que le traitement des femmes peut faire tilter (dépeintes comme maléfiques ou masochistes), et que les vampires sont tantôt dépeints comme prédateurs universels et inquiétants, tantôt comme de simples zombies à la George A. Romero. Le héros est lui-même tantôt dépeint comme figure virile victime des forces d'ailleurs tantôt comme homosexuel refoulé.
Pour autant, j'ai bien aimé autant les partis pris scénaristiques qu'artistiques. Lifeforce ("force vitale" en français ou "L'étoile du mal") porte bien son nom. Ce film marque beaucoup l'esprit, en bien autant qu'en mal et ajoute un caractère encore plus inquiétant, ancien et universel à la figure du vampire.