Cherchant à rameuter dans leur giron une poignée de cinéastes "prestigieux" histoire de montrer qu'ils sont capables de proposer autre chose que des séries B avec Chuck Norris, les moguls Menahem Golan et Yoram Globus proposèrent au début des années 80 à Tobe Hooper, réalisateur du mythique Texas Chainsaw Massacre et du hit au box-office de 1982 Poltergeist, un contrat de trois longs-métrages, comprenant la suite tardive de son classique de l'horreur, un remake de Invaders from Mars et donc, ce Lifeforce.
Ecrit par Dan O'Bannon et Don Jakoby d'après le roman de Colin Wilson, Lifeforce se traîne depuis sa sortie une réputation peu envieuse de nanar cosmique, ce qui me parait totalement injustifié. Clairement daté et peinant à aller au bout de ses ambitions malgré un budget plus que confortable pour la Cannon, Lifeforce témoigne pourtant d'une véritable générosité et d'un minimum de savoir-faire l'éloignant de la série Z involontairement drôle redoutée.
Bouffant à tous les râteliers, mêlant le space-opera au pur film d'épouvante, Lifeforce reste bien entendu casse-gueule mais rappel dans ses meilleurs moments (toutes proportions gardées) le classique War of the Worlds de H.G. Wells, notamment dans sa représentation d'un Londres en flammes, ainsi que certains titres de la Hammer. Un cadre britannique qui change agréablement, apportant un petit côté old school à l'ensemble bien que jurant avec la première partie spatiale.
Bénéficiant d'effets spéciaux dont le charme reste intact encore aujourd'hui et d'un casting solide (les ados des 80's doivent conserver un souvenir émus de Mathilda May), Lifeforce parvient in extremis à compenser ses faiblesses narratives comme techniques et demeure un des ersatz d'Alien les plus sympathiques.