Il faudra reconnaître que le genre de Lifeforce des années 80 a bien souffert. Mis à part quelques exceptions (The Thing chez Carpenter, La Mouche chez Cronenberg, ALIEN de Ridley Scott et quelques autres chefs d’œuvres....) pour beaucoup de films, le temps n'a rien arrangé et tout ça a plutôt très mal vieilli... Si, si !
Dan O'Bannon (scénariste d'ALIEN) est ici à l'écriture à l'instar de Dark Star de Carpenter et ça cloche, encore une fois, à pas mal d'étages, notre cher Hooper y étant bien pour quelque chose... Si dans Massacre à la Tronçonneuse en 1974 il était un arpète avant-gardiste en réalisant un chef d’œuvre opérant une petite révolution du Slasher Movie, voire d'en inventer le genre, en traçant une route qui sera empruntée (bien trop de fois) par toute(s) une(s) génération(s) de réalisateurs, ici 10 ans après, c'est raté.
Malgré les rares (très) bonnes idées, le concept du film, le noyau de
Lifeforce - L'Étoile A du mal... Et en voici quelques petits exemples :
C'est à dire que la découverte d'un trouple humanoïde à poil en hyper sommeil cristallisé à l'intérieur de cercueils de quartz, dans un "spacecraft" alien (avec des chauves souris géantes momifiées, qu'est ce qu'il lui est passé par la tête ? On ne saura jamais..!) dans les "cheveux" de la comètes de Halley.... Et bien c'est Trop, même à écrire....
Tout lui échappe ou presque... Sauf la jolie Alien Mathilda May, nue, qui malheureusement durant une grande partie du film, n'a pas grand chose à faire, mis à part se promener à poil comme un zombie, en quête d'énergie et rouler de mortelles galoches. Ne sachant pas quoi faire de tout ça à par la suivre et se focaliser dessus (on le ressent bien) , Hooper évince gauchement plein de bonnes choses, comme un pilier de l'intrigue, à savoir nos deux mâles androgynes qui accompagnaient la muse. Tout ça illico presto et manu militari dès leur réveil. Aller Hop-Hop- Hooper, expédiés à coup de kalache et de grenades nos deux inconnus (qui le resteront à jamais...) pas si surhumains du coup, mais qui étaient ils ?
On en passe d'autres...
Pour dire que bien trop de raccourcis sont choisis (à qui la faute ? Le Scénariste ou le Réal ? ) pour se perdre définitivement dans les miches de la belle brune. Un vrai problème qui torpille le film. Il en oubli son arc narratif, bien bancal frisant le ridicule dans chaque angle de sa poursuite.
A aucun moment, on ne comprend l'origine (même un peu) de tout ce cirque, dans l'espace au début, mais surtout sur terre après... Pourquoi ce triptyque ramené sur notre planète est "Humano-alien" avec ce besoin vital d'énergie... etc, etc... ??
Ma foi, je me demande si notre réal (avec une filmo quand même bien franchouillarde..) ne serait pas une sorte de Patrick Hernandez ? Un seul hit dans son genre, son premier...
Faut il s'appeler uniquement Ridley Scott pour appréhender radicalement (quitte à couper dans le vif et le réinterpréter) mais avec panache, un scénar. de Dan O'Bannon ?