Le maître iranien nous propose son voyage au Japon après un voyage en Italie avec Juliette Binoche. Ici, Kiarostami renoue avec ce qu'il sait faire mieux que quiconque : filmer , fictionner dans une voiture. Si la première scène, dans le bar, est superbe, le reste a du mal à prendre consistance. En voulant trop occidentaliser son film, pourtant tourné au Japon, le scénario de Kiarostami manque cruellement de substance psycho-dramatique forte. Les intentions sont là : le personnage secondaire de la voisine amoureuse du vieux professeur est magnifique. Mais le scénario est creux, les dialogues ne sont guère passionnants. On est à des années lumières des merveilleux dialogues de "Au travers des oliviers" et la scène où le vieux professeur est amené au garage pour changer la courroie de transmission de sa Volvo est symptomatique : il y a vraiment quelque chose de cassé. Cela ne ternira jamais l'œuvre passionnante d'un des grands créateurs du cinéma.