Certes Tokyo est un lieu propice à l'esthétisme travaillé, souvent suranné auquel se laissent aller de nombreux réalisateurs. Kiarostami, génie quand il s'agit de dépeindre les environnements, les lieux de vie, avec tous les êtres et les architectures qui y sont impliqués, en fait ici le seul point qui, au premier abord, émeut.
Car le reste trouble : le film oscille entre scènes cocasses et dramatiques (mais jamais larmoyantes). On se demande alors si Kiarostami a bien choisi son camp, car son film est classé dans les drames, et je laisse le soin à tous ceux qui ont pu voir le film, de déterminer si le dernier plan relève du drame ou du plus absurde des gags.
Là est peut-être la volonté de Kiarostami, ne pas classer. Laisser libre appréciation au spectateur de juger avec ses propres valeurs, sa propre culture. Dans cette optique, le film révèle son essence libertaire, et met en exergue le talent de son réalisateur, qui semble nous inviter à se perdre dans son récit, telle l'héroïne.