Sur le parquet impeccablement ciré, des patineurs s’amusent à tournailler sous les néons. A table, des familles afro-américaines rient autour d’un milkshake maison... De temps en temps, une bagarre se déclare mais ce soir R.A.S.On échange sneakers contre patins (parfois 1 ou 2 tailles au-dessus). C’est ainsi que ça se passe à Memphis (Tennessee) au Crystal Palace, l’un des derniers établissements du genre. 23h : La patinoire ferme dans une heure, les clients rentrent chez eux mais avant la fermeture l’établissement prête sa piste à un autre public : les Jookers...
Parmi les danseurs, un jeune homme pour qui le concept d’os semble étranger, se désarticule
sur la piste : c’est Lil Buck. Il est en pleine séance de Jookin, une danse undergound née à
Memphis. Le Jookin est influencé par d’autres danses telles que le Hip-Hop, le Krump et
surtout le Gangsta Walk…
Un frenchie à Memphis
Le réalisateur Louis Wallecan fait la connaissance de Lil Buck alors qu’il réalise un documentaire sur le chorégraphe français Benjamin Millepied. Le projet d’un film consacré à l’une des plus grandes figures du Jookin se concrétise. Le défi est grand : un français souhaite raconter une histoire typiquement américaine à l’américaine ! C’est-à-dire en assumant parfaitement de raconter une “success story” optimiste. Tous les éléments du documentaire traditionnel sont là aussi : témoignages et images d’archives… Et quelques scènes de danse à la mise en scène clipesque qui donnent envie de bouger !
Des glissades à la maison au parquet clinquant des opéras
Le spectateur découvre l’évolution de Lil Buck. On le retrouve plus jeune, aux premières heures de YouTube, déjà acharné de travail, soucieux de vous offrir le meilleur, confiant, esquissant avec une maîtrise folle une démonstration de Jookin dans le jardin familial jusqu’aux représentations aux côtés d’un autre prodige, Yo-Yo Ma, le violoniste à travers le monde...