Spoiler. Le meilleur est au début, lorsque le film plonge dans le bouillonnement culturel des danses hiphop du Memphis des années 80. Il saute de perfs d'archives en clips modernes pour retracer les influences de ces forcenés du ghetto. Lil buck est un de ces aspirateurs de son milieu qui a construit son style au croisement du jookin et du ballet. Son pointé lui vaudra d'être happé par des élites qui feront fructifier son talent.
Mais l'échange culturel, économique et symbolique semble terriblement à sens unique et la fureur de Memphis s'ettouffera dans sa misère alors que de rares exceptions profitent des cieux bourgeois. Le film semble aveugle à la charge politique qu'il nous montre si bien que la reconnaissance de la première partie se transforme en allégeance. Peu à peu le récit du mérite individuel de Lil recouvre la béance qui sépare deux mondes.
Je ne suis pas un censeur de l'appropriation culturelle car je crois que le métissage et les influences sont la vie des arts mais il y a une certaine gêne devant l'abyme jamais dite qui sépare cette société.
Lil Buck devient le triste étendard borgne d'une ascension sociale qui n'existe que pour lui.