Borzage arrive au parlant, et ce n'est déjà plus ça... Tous les défauts des débuts sont bien là : des textes déclamés, un discours appuyé, didactique, et le sentiment qu'il faut toute une longue séquence pour raconter ce qu'un seul plan disait tout aussi bien deux ans auparavant... En plus, c'est une adaptation théâtrale et ça se voit, donc, autant vous prévenir, vous tous, adorateurs de Lucky Star, de L'Heure Suprême et autres petites merveilles, vous allez être déçus.
Pas de Janet Gaynor, qui boude, mais Charles Farrell, quand même, avec une drôle de tête de Hongrois encore plus frisoté que d'habitude et moustachu de surcroît. Une histoire de bon à rien, bonimenteur de foire qui séduit une brave petite folle de lui, et tout ce qui s'ensuit..
Alors, tout de même, le film est assez beau, avec une photographie très réussie, étonnante dans sa dernière partie, des cadrages toujours somptueux, et quelque chose d'émouvant chez Rose Hobart, la jeune femme amoureuse... De plus, la dernière partie, complètement surréaliste vaut le déplacement et son pesant de cacahuètes. Enfin, un film qui, maladroitement, en vient à défendre au final les hommes qui frappent leur femme et leurs enfants, c'est quand même une sacré curiosité...