Je ne sais pas comment commencer cette critique, vraiment, je n'en fais pas souvent car j'ai du mal à m'exprimer et il y a généralement toujours d'autres critiques qui résument mieux mon avis que moi même... Mais j'ai envie d'écrire quelques lignes malgré tout pour un film qui le mérite.
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, j'avais juste vu l'affiche et le résumé succinct, il y avait une séance en présence du réa, j'y ai été par curiosité, j'ai bien fait.
C'est l'histoire d'une femme chinoise d'un certain age, ayant immigré en Angleterre dans sa jeunesse avec son mari, qui perd tragiquement la personne qui lui est le plus cher, son fils Kai.
Il se trouve que ce fils était gay mais n'avait jamais su le dire à sa mère, son « ami » vient à la rencontre de cette dernière, vivant dans une maison de retraite.
Le film aurait pu se concentrer sur la partie gay, le fait que la mère découvre la sexualité de son fils après sa mort, la manière de gérer cette révélation, etc
Mais finalement non, il y a quantité d'autres choses à voir et c'est tant mieux, pas de surenchères dans le drame.
Le film est ce que l'on pourrait qualifier de lent, une lenteur qui pourrait repousser certains mais que je n'ai pas ressenti pour ma part.
Ce qui frappe le plus, c'est la manière dont on s'attache à cette « vieille dame » ( merveilleuse actrice au passage. ) et la façon de filmer sa solitude, immigrée mais jamais totalement intégrée, elle sait parler plusieurs langues asiatiques mais pas l'anglais... Malgré des années dans ce pays elle n'a jamais su se fondre dans sa culture, sa place n'est pas non plus dans son pays d'origine puisqu'elle n'y est pas retourné depuis des années... Elle ère ainsi seule et uniquement entourée des autres pensionnaires avec qui elle ne peut communiquer, son mari est mort depuis longtemps, son fils étant donc la dernière personne qui lui restait... Le récit alternant habilement présent et passé, nous avons l'occasion de voir Kai de temps à autre dans ses derniers échanges avec son conjoint et avec sa mère.
L'ami de Kai cherche à améliorer la vie de sa mère, il engage une traductrice afin de l'aider à communiquer avec Allan, un anglais de la maison de retraite avec qui elle flirte.
On voit ainsi les différentes relations évoluer avec beaucoup d'émotions, la douleur du deuil se ressent, les apparitions de Kai sont montrés avec parcimonie et pourtant si puissantes émotionnellement.
La solitude des personnages âgées, la douleur de perdre un être cher, la culpabilité, l'espoir, ce sont différents thèmes évoqués tout au long de ce récit devant lequel on ne peut pas rester insensible notamment grâce à la justesse de jeu d'acteur des 2 protagonistes principaux et l'authenticité qui se dégage du récit.