Lilya 4-Ever
7.4
Lilya 4-Ever

Film de Lukas Moodysson (2002)

Ou comment s'acheter une bonne conscience à peu de frais. Moodysson ne se contente pas d'un sujet archi balisé, il nous DIT quoi en penser (au cas où quelque forcené tenterait de résister à sa prise d'otage pathos). Lilya n'est pas seulement pauvre, abandonnée, violée, prostituée etc. Elle est aussi filmée en conséquence (sortez vos mouchoirs) avec ce fameux effet faux-docu-tout-cela-est-vrai-je-vous-dis! Les 15 premières minutes du film sont à cet égard d'une nullité crasse : tous les artifices propres au cinéma bas du front pour aider le spectateur, le guider vers l'émotion, y sont développés avec une finesse confondante. Visage déformé par la souffrance ; très gros plan ; mélange de hurlements et de violons ; elle court au ralenti ; le volume monte et écrase tout ; elle tombe à genoux dans la boue...
Le pire c'est que ce n'est même pas roublard, il y croit le Moody, c'est pur premier degré !
Bon mais c'est pas tout ça de s'appesantir, notre homme a un CV à faire valoir. Du coup il est tiraillé entre des scènes décentes avec une photo tristoune de circonstance (genre film de prévention pour les accidents de la route) et quelques scènes clippées à la cool où il nous montre ce qu'il sait faire (quel potentiel ! un vrai petit Danny Boyle en puissance). Et oui, c'est malheureusement la triste réalité de Lilya : pendant que vous vous bouffez les ongles en pensant à cette pauvre créature sans défense, le réalisateur lui-même essaye de se faire repérer par MTV Suède. Décidément tout le monde se fout de son sort. Quel monde injuste - soupir.
Précisons enfin que le tout est incroyablement long (on comprend enfin le titre), quelque chose comme 1h40 tellement pesantes que "A l'ouest des rails " passerait presque pour une pub Haribo.

PS : j'imagine, vu les notes et le consensus autour du film, que ne pas l'aimer fait de moi une crapule proxénète.
bilouaustria
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2013 : vos recommandations

Créée

le 24 août 2013

Critique lue 1K fois

13 j'aime

13 commentaires

bilouaustria

Écrit par

Critique lue 1K fois

13
13

D'autres avis sur Lilya 4-Ever

Lilya 4-Ever
bilouaustria
4

For ever

Ou comment s'acheter une bonne conscience à peu de frais. Moodysson ne se contente pas d'un sujet archi balisé, il nous DIT quoi en penser (au cas où quelque forcené tenterait de résister à sa prise...

le 24 août 2013

13 j'aime

13

Lilya 4-Ever
Andy-Capet
6

Vestiges d'une classe ouvrière

CRITIQUE Quand on fait le constat de la misère, est-ce du misérabilisme ? Je trouve personnellement que le film ne s'en sort pas si mal, n'est jamais trop écoeurant sur la forme tout en l'étant sur...

le 17 nov. 2013

9 j'aime

Lilya 4-Ever
HammerKlavier
5

Critique de Lilya 4-Ever par HammerKlavier

Le réalisateur tombe dans le misérabilisme en essayant de nous décrire comment une jeune fille russe quitte son pays pour alimenter un réseaux sexuel suédois. Le sort s'acharne sur le jeune fille et...

le 27 juin 2013

3 j'aime

5

Du même critique

Somewhere
bilouaustria
6

"Less than zero"

La drogue en moins, "Somewhere" pourrait être une adaptation assez fidèle du célèbre premier roman de Breat Easton Ellis écrit dans les 80´s, "Less than zero". Los Angeles, du fric partout, des...

le 3 nov. 2010

55 j'aime

17

La Femme des sables
bilouaustria
8

Dunes

Sisyphe, oui bien sûr. Mais ce qui compte surtout chez Teshigahara, c'est la dimension mythologique, qui apparaissait déjà dans "Traquenard" (1962) deux ans plus tôt. Un homme et une femme au pied...

le 16 févr. 2013

47 j'aime

3

Amour
bilouaustria
9

Je me souviens

"Szerelem" est un chef d'oeuvre oublié qui pourrait avoir été réalisé par Bergman et monté par Resnais. En effet les plans courts comme des apparitions, et leurs récurrences sortent tout droit de...

le 5 mars 2013

42 j'aime

10