Bien aimé jusqu’ici tous les films d’Emanuele Crialese, Respiro restant son meilleur. Sur le papier celui-ci promettait beaucoup. A l’arrivée, je ne suis pas totalement convaincu. Pleins de bons points cependant. Penélope Cruz est une fois de plus magistrale, de plus en plus belle et solaire. Rien que pour elle il faut voir le film. Le reste du casting est à la hauteur, notamment les enfants et la jeune Luana Giuliani dans l’autre rôle principale. La mise en scène est plutôt élégante, peut être un peu trop sage. La reconstitution de l’Italie des années 70 est splendide. Les images sont magnifiques et toute la direction artistique très réussie. Tout comme la bande-son, variété italienne, bien dans l’époque. Des scènes très dures, d’autres plus légères et drôles, ou d’autres très poétiques. Le problème est que le récit se divise en deux : le mal être de la mère et celui de la jeune fille se sentant garçon. Mais aucun des deux n’est vraiment traité à fond, même s’il s’entremêle parfois de belle manière. Sans parler de quelques autres thèmes à peine survolés (conditions des femmes, violences conjugales, carcan des traditions, intolérance…), mais difficile de tout développer. Si on s’attache tout de même bien aux personnages, l’émotion a souvent du mal à décoller. Il manque quelque chose pour en faire un grand et beau mélo. Mais L’immensità est fait avec beaucoup de tact, de sensibilité et de tendresse. C’est sans doute pour cela que, malgré ses défauts, il arrive à nous toucher quand même et on ne peut s’empêcher de l’aimer…Un joli film donc.