Tout dans l'Insulte pousse le spectateur à prendre parti, à s'enflammer pour une cause, à mettre en avant des conflits dont l'origine demeure foncièrement nébuleuse et ne touche, finalement, que des gens très éloignés de lui. Le procédé est simple et d'une malice assumée, le finale est grand, prenant, empli d'amertume et de regrets, et les deux acteurs proposent un chassé-croisé de regards tendus et de mâchoires serrées d'une agréable subtilité. Toutefois, le déroulement, les rebondissements, toute la partie judiciaire avec ces joutes oratoires parfois simplistes, souvent redondantes, entraîne le métrage vers une forme de démonstration forcée, perdant en impact car abandonnant sa rigueur pour mieux s'adonner à la provocation et aux déferlements lacrymaux. Le message était pourtant suffisamment clair, et l'enquête sur l'origine de ce mal-être suffisamment judicieuse pour éviter ces facilités narratives semblant issues de téléfilms bien-pensants.
Naviguant en eaux troubles, loin de la portée et du choc de Valse avec Bachir, il reste une tentative plus qu'intéressante, parfois salutaire, de mettre en exergue les haines indécrottables entre peuples déracinés.