Le nom me disait quelque chose car le film est connu pour ses musiciens habillés de rouge aux masques d'argent.
Litan est une cité industrielle dans une montagne reculée, visiblement datée du siècle dernier et en proie à la ruine.
Alors qu'elle célèbre sa prochaine Fête des Morts, une femme (Nora) fait un rêve à priori prémonitoire où son mari Jock est tué dans de mystérieuses circonstances.
Elle se réveille donc et part vite à sa rescousse. À partir de là, Litan devient synonyme de "litanie" de mort et de folie :
le chauffeur de bus qui devait l'emmener au cimetière en hauteur s'avère aveugle et écrase quelqu'un par accident.
un de ses amis l'agresse sexuellement mais perd son fils scout à cause d'un accident (il tombe dans le coma ou serait même mort)
ce même "ami" se suicide ou se fait couper la gorge et a laissé des dynamites en montagne, menaçant la sécurité de Litan
quand Jock veut montrer ça au commissaire, les cors ont disparu
le commissaire croit que Jock et Nora sont coupables et les pourchassent
ils s'enfuient et découvrent que des vers luisants dans les eaux font dissoudre les corps
puis, pour on ne sait quel raison, les gens deviennent mutiques ou même morts à leur tour et Litan sombre dans la folie.
On apprend apparemment que cette même "folie" et ces "morts" seraient due à une expérience qui a mal tourné ou à l'esprit d'un tueur jaloux de l'amour entre un docteur (Leo Ferrer) et sa femme ?
C'est peut-être le défaut du film : le coup des vers luisants, plus les 385862 sous-intrigues qui se passent en même temps suite à ce coup de folie à priori inexpliqué.
Le film marche surtout parce que Litan est un vrai paradis pour l'exploration urbaine et pour la présence constante de gens costumés tantôt observateurs, victimes ou bourreaux (il y a même des voyous qui profitent du chaos pour piller et tuer). Un vrai charivari infernal.
Aussi car le film se rapproche d'une de mes convictions personnelles en matière d'après-vie : ni paradis ni enfer mais un grand rêve partagé entre vivants et morts. Toutefois, le film parle de possession des corps de vivants par des morts ou de lutte pour le contrôle des corps ? Bref, c'est confus mais ça permets aussi de clore correctement l'équivalent du Halloween de Litan par cette adresse à Dieu :
Ne nous laisse pas mourir une seconde fois, mais permets-nous de rêver.
Le film est très bien rythmé mais cette intrigue sur le lien entre carnaval et confrontation morts/vivants peut perdre un peu le spectateur. Litan reste toutefois une référence du film "fantastique" français.