Un couple fait une halte au village de Litan, situé dans un pays indéterminé, et la femme va faire un cauchemar avec d'étranges visions, des gens masqués, ou qui se dissolvent dans une eau envahie de diodes vertes. Avec son compagnon, ils vont essayer de fuir cet endroit qui se trouve dans une brume permanente.
Litan est officiellement (avec La Cité de l'Indicible Peur dans une moindre mesure) la seule incursion de Jean-Pierre Mocky dans le cinéma fantastique, couronné d'ailleurs par un prix au festival d'Avoriaz à cette époque. Même s'il n'y a pas vraiment de côté engagé cette fois, pour une histoire qui flirte avec l'horreur, on retrouve les gueules chères à Mocky, dont les habituels Dominique Zardi et Jean Abeillé qui viennent faire un coucou, mais il en résulte quelque chose d'assez étrange, qui fonctionne assez bien en dépit d'un budget souvent fauché.
L'autre bonne idée du film est d'avoir employé Marie-Josée Nat dans le rôle de la compagne de Mocky, car on n'est pas habitués à la voir dans ce genre de rôles. Soyons honnêtes, ça n'est pas son meilleur rôle, elle semble en faire beaucoup, mais elle participe au charme de cette histoire. Qui n'est d'ailleurs pas située dans le temps ou l'espace, il y a des inscriptions en anglais, les plaques d'immatriculation ne sont pas françaises, même si on sent que c'est du terroir local, ça a d'ailleurs été tourné dans la petite ville d'Annonay. Le cinéma fantastique est suffisamment rare en France pour ne pas bouder son plaisir avec Litan, qui propose une ambiance très étrange avec cette brume permanente, ces tronches, et ça donne un Mocky très sympa à voir, mais éloigné de ses thèmes de prédilection habituels.