« Little Big Man » évoque l’histoire de Jack, jeune blanc dont la famille de colons est massacrée par des Indiens, et dont la vie oscillera entre le monde des Blancs et celui des Indiens. Il s’agit là d’un western assez original pour son époque. D’abord parce qu’il présente une vision plus nuancée voire positive des Amérindiens, ce qui n’était pas forcément courant à l’époque. Avec notamment l’évocation de massacres commis par l’armée américaine, dont celui de la rivière Washita.
Ensuite parce que le film critique directement et fermement l’armée américaine. Des officiers déconnectés et imbus d’eux-mêmes, avec en tête le général Custer, présenté comme un parfait ahuri charismatique, mais vaniteux (on est loin de son portrait par Errol Flynn en 1941 !). Et des soldats qui tirent et exterminent sans se poser de questions. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec la guerre du Vietnam, d’autant plus que le massacre de My Lai s’était déroulé en 1968, doit pile un siècle après celui de Washita (1868) dépeint ici !
Au-delà de ces aspects politiques très engagés en 1970, « Little Big Man » est étonnant sur son ton. Arthur Penn parvient en effet à injecter énormément d’humour dans un récit pourtant incroyablement cruel et tragique. Le jeu de Dustin Hoffman y est pour beaucoup, l’acteur parvenant à être rapidement attachant devant les difficultés, et à trouver le bon dosage entre légèreté et gravité, devant des situations atroces.
Le film s’avère donc aussi drôle que poignant, les jolis paysages naturels renforçant sa charge émotionnelle.