“Little miss sunshine” est sans conteste la comédie de l’été. Désopilante, émotionnellement touchante et diablement bien écrite et ciblée. Il aura fallu plus de cinq ans aux deux réalisateurs Dayton et Farris, venus de la télé, pour monter ce petit bijou de simplicité et de tendresse. Mais le résultat est là, et l’on ne peut que se féliciter de leur ténacité.
Cette espèce de road movie à la limite de la satire, met à mal les grandes valeurs de la société américaine sur la famille, le couple, l’adolescence, pour mieux dénoncer l’intolérance, la bêtise et l’individualisme. Et dans ce foyer d’azimutés où le nihilisme règne sous toutes les formes possibles, le périple découlera à son zénith sur un formidable message d’amour et d’optimisme.
Les dialogues percutants et les scènes délirantes font mouches, servis par des acteurs adorables. La petite Abigail Breslin est croquante, les parents Greg Kinnear et Toni Collette sont touchants, Alan Arkin le grand-père marginal est truculent, Steve Carell l’oncle, véritable clone de Nanni Moretti est profond et la palme revient à Paul Dano, le frère, qui en ado révolté est tout simplement surprenant d’expression.
A ce casting hors du commun et brillant, il faut ajouter des effets de mise en scène astucieux, une bande originale acidulée parfaitement calquée à l’action et un ton général dont le côté rafraîchissant n’est pas la moindre des qualités.
Un film à rire aux larmes autant qu’à pleurer à gorge déployée, indéniablement l’un des must de 2006 !