Ben Affleck s’offre de nouveau une adaptation d’un roman de Dennis Lehane après « Gone Baby Gone », sa première réalisation. On sent alors toute cette attention particulière qui lui tient à cœur dans un script construit, mais hélas moins subtil que ses précédentes œuvres.


Ce qui est essentiellement à reprocher, c’est bien cette narration poussive et vide. Non pas que les thèmes qui sont abordés sont intéressantes, bien au contraire. La Prohibition tient la place majeure, derrière les conflits sociaux qui ont tournés autour d’un Boston, ravagé par une certaine criminalité. On en vient alors à découvrir le décor de l’époque, pas à pas. Cependant, elle se renouvelle continuellement. On n’arrive pas toujours à passer cette frontière et donner vie à l’action née du contexte. On en trouve tout de même une petite poignée et de courte durée.


Rien d’original, encore. On notera au passage de magnifiques scènes, immersives mais trop descriptives dans le sens où elles ne s’engagent pas totalement. Les plans et angles ont toutefois le mérite d’être maîtrisés, bien qu’académiques soient-ils. Tout est saccadé en chapitres, manquant de cohérence par moment. Le système d’une mafia est un point central dont on ne développe que la partie marketing au final, avec un peu de recul. Les éléments alternatifs qui interviennent au compte-goutte ne sont là que pour meubler une trame de fond chez certains personnages, où l’on cerne rapidement leur fonction. La position de trahison ou de rempart sont les mots clés de cette aventure.


On s’attarde davantage sur une évolution approximative de Joe Coughlin, interprété par Affleck. Bien que les enjeux semblent cernés dès la première demi-heure, l’intrigue remet souvent au cause la motivation de ce personnage. Physiquement, sa prestation est impeccable et sa monotonie n’est plus à déplaire dans ce genre qu’il maîtrise peu à peu. Les nouvelles relations et propositions qui s’offrent à lui, l’incite à tomber dans un classicisme pressenti. Et passé outre cette linéarité, il se trouve tout de même bien entouré, où les seconds rôles de qualité font le boulot.


« Live By Night » permet à Ben Affleck de confirmer un auteur en devenir, malgré sa dérive. Il ne s’agit que d’un moment d’égarement qui aura au moins le goût du divertissement classique, dans un univers à revisiter.

Cinememories
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le 9 juin 2017

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