Alors qu'on aurait pu s'attendre à un documentaire classique sur la création de la saga Chucky (qui comporte à ce jour sept films et une série, ainsi qu'un reboot en 2019), l'angle choisi par Kyra Elise Gardner est très original.
Fille de Tom Gardner, chef maquilleur depuis bien des années, elle a grandi dans l'ombre de Chucky, en a entendu depuis qu'elle est petite, et elle est allée interviewer bien des personnes à l'origine de sa création. Aussi bien l'auteur Don Mancini, aux commandes depuis le premier film en 1988, que Brad Dourif (la voix de la poupée) que sa fille Fiona en passant par Alex Vincent, qui jouait Andy enfant dans les deux premiers films et qui a repris son rôle dans les années 2010, Jennifer Tilly et bien d'autres...
Il en résulte que cette saga est clairement vue comme une affaire de famille. Pas seulement parce que Fiona Dourif joue un rôle important dans la saga, mais on parle à travers les films de l'esprit d'amitié, voire familial qui en ressort, parce que Don Mancini aime s'entourer des mêmes personnes, qu'il refuse l'emploi des CGI pour la manipulation de la marionnette, avec quelques clins d'oeils vachards contre le reboot de 2019, quand bien même les budgets se réduisent de film en film. Mais Chucky est encore là depuis des décennies, il a une base de fans très importante y compris dans la communauté LGBT, et ça se sent dans le documentaire, richement illustré en archives et interviews d'époque.
Même si on peut regretter l'absence d'un modèle plus classique, le documentaire s'arrête au moment où la série commençait tout juste à être tournée au Canada, l'angle choisi par Kyra Elise Gardner (qui est d'ailleurs interviewée, le plus souvent aux côtés de son père) est suffisamment original et touchant, car elle ne se situe pas vraiment en tant que historienne du genre horrifique, pour attirer l'attention des fans de Chucky, dont je fais partie.