L'histoire de Liz et l'Oiseau bleu est à la fois d'une grande simplicité et d'une complexité infinie. Il est question d'une amitié entre deux lycéennes, Nozomi et Mizore, la seconde éprouvant pour la première des sentiments bien plus puissants. Ce décalage des sentiments va s'alourdir au fur et à mesure que la fin d'année s'approche, oscillant constamment entre grâce et rupture.
Tout comme dans Silent Voice, son précédent long-métrage, Naoko Yamada nous livre une mise en scène brillante et virtuose dont les infimes variations nous permettent de décrypter et ressentir les émotions des protagonistes. Chaque plan est une merveille de cadrage, de lumière, de poésie, ouvrant aux spectateurs toute la complexité psychologique des personnages. Les conversations du quotidien, les tranches de vie au lycée laissent ainsi place à une sérénade subtile de sentiments contrariés.
Naoko Yamada parvient également à transfigurer la banalité du réel en mêlant étroitement son histoire avec un superbe poème symphonique, le conte de Liz et de l'Oiseau bleu dont l'esthétique chatoyante tranche avec l'atmosphère terne du lycée japonais. Véritable fil rouge du film, la musique, d'une rare beauté, accroît la puissance émotionnelle du récit. Au final, d'une histoire somme toute banale, Naoko Yamada est parvenue à nous livrer une oeuvre profonde et touchante sur les sentiments humains.