No Country for Old X-Men

The Last of US

2029, à bord d'une Chrysler 2024, sorte de limousine encore concept car j'imagine à notre époque, conduite par un homme en apparence cinquantenaire, le cheveu et la barbe poivre et sel, costard noir bien taillé sur chemise blanche. Cet homme, ce reste d'homme du moins n'a plus qu'un projet, amasser le plus de fric possible pour se barrer au large avec son vieil ami, se barrer de ce monde pour mourir en paix. Il a tellement vécu, trop vécu, subit et fait subir, cette route, où qu'elle mène sera la dernière, alors autant qu'elle finisse en beauté.
Le bestial Wolverine laisse dans cet ultime volet place à sa véritable identité, Logan, fatigué, le héros des X-men, ou plutôt l'antihéros n'est plus que l'ombre de lui-même, un fantôme du future passé, tout comme son ami et ex-professeur Charles Xavier. Qu'est devenu le reste de la troupe ? Nous ne le saurons pas et quelque part on n'a pas besoin de le savoir tant l'important ici est de suivre la dernière bataille de l'immortel, à savoir, sauver une gamine qui n'est autre que la sienne.

X

Il y'a 17 ans, quand les films de super héros n'étaient pas encore répandu comme du chiendent, sortait au cinéma X-Men, celui dans la troupe qui s'est toujours démarqué pour moi était Wolverine, ce personne charismatique, franc parleur et bagarreur, dont j'ai je ne sais plus combien de fois reproduit les griffes avec de simples stylos bic. Ce personnage de bande dessiné et film est sans doute l'un de mes favoris dans l'univers du supers héros, je fais même parti de ceux qui aiment X-Men Origins : Wolverine, c'est dire. Alors quand en 2017, à l’ère où je sature un peu de ce genre de films répétitif, on me propose un drame intimiste, sombre, violent, sans pitié, sur un personnage déchu, au look pété comme je les aime, sous un soleil brûlant la photographie, dont le trailer est bordé par du Johnny Cash, rien de plus drôle de la part du réalisateur de Walk the Line, bordel de merde je prends !

Logan n'est pas un film de super héros, il n'y a aucun super héros dedans, aucun, il y'a simplement des personnages avec des pouvoirs. Ce western moderne je le souhaitais génial, vraiment, je ne pouvais être déçu d'une chose si prometteuse, rien qu'un barbu en costard qui castagne du viandu ça me tape du rêve. Alors si c'est assez calme au départ, j'avais quand même la note de 8 au garde à vous dans ma tronche, puis plus on avance, plus le viscéral, le classé R, la puissance de la scène à l’hôtel et j'en passe, se présentaient, comment résister ?
James Mangold nous avait laissé en 2013 avec Wolverine : Le Combat de l'immortel, un second volet consacré au griffu pas vraiment marquant selon moi, il revient en grande pompe ici, jouant la carte de l'intimiste et d'une histoire simple. Histoire qui monte crescendo pour finir sur un plan parfait, sans toucher le larmoyant et en oubliant tous les chichis habituels, ici le coup de griffe peut arriver à n'importe qui, même aux gentils.
Hugh Jackman, pour son dernier road movie nous régal d'un Logan bousillé avec talent, Patrick Stewart, ce pauvre Charles accompagne drôlement et tristement son ami, Dafne Keen, l'arme redoutable, pour son premier film s'en sort plus que bien, quelques grimaces un peu forcés mais ça va avec le coté immature de l'enfant. Boyd Holbrook quand il chasse pas l'Escobar il se tape la méga classe avec ses lunettes jaunes à la poursuite de l'X-23, j'ai adoré son interprétation et son look qui oppose génialement celui déjà culte de Jackman. Stephen Merchant, méconnaissable et Richard E. Grant comblent parfaitement le casting.

Mangold nous signe donc une oeuvre complètement épurée au niveau de la saga X-Men et de l'univers Marvel, aucun caméo, pas de scène post générique, réalisation sobre, en somme juste un drame aventureux et prenant que Marco Beltrami accompagne jouissivement aux platines.
Adieu la bête, adieu l'homme, adieu le père, adieu l'immortel.