Un Logan vieilli, affaibli et torturé

L'univers des X-Men prend un tournant encore plus sombre que les derniers films sortis. "Logan" est en effet arrivé à un stade de violence morale et visuelle rarement atteint dans les films de super-héros.
D'ailleurs, peut-on encore parler de super-héros pour ce Logan qui a l'air d'avoir oublié Wolverine et toutes ses valeurs ?

On a donc des choses très rares à l'écran pour ce genre de films : le héros est un antihéros et surtout il est particulièrement affaibli à cause de nombreuses choses. On a donc un Logan vieillissant et un Charles Xavier nonagénaire dans une Amérique de 2029.

Le concept était osé. Pourtant il fonctionne plutôt bien car il prend à revers le spectateur. Le film va lui proposer quelque chose qu'il n'a pas l'habitude de voir dans ces productions ce qui est donc un point très positif.

Hugh Jackman prend d'ailleurs un malin plaisir à incarner ce fantôme de Wolverine. Il est impressionnant dans son jeu physique : les veines de son corps palpites, les muscles sont contractés souvent, ses yeux sont cernés et sa barbe est grisonnante. Il incarne donc son personnage, il ne se contente pas de le jouer. Lorsqu'il souffre ou s'énerve, Jackman souffre ou s'énerve intensément. On n'a pas l'impression qu'il triche.

Le voilà ici embarqué avec une fille et le professeur Xavier pour conduire celle-ci dans le Dakota du Nord. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
L'histoire en elle-même semble tenir debout et justifie le road-trip sanglant qui nous est proposé. Je n'aurai pas de critiques là dessus.

En revanche, j'ai eu un peu plus de mal avec les méchants qui étaient peu charismatiques. Ils sont vraiment lisses alors que l'on aurait pu en tirer quelque chose sans trop forcer. C'est dommage.

Mais bon, le film reste beau et original, c'est déjà beaucoup.