Les Lola auront subi un réel affront cinématographique avec LOL puis son remake américain LOL USA. Il fallait donc une bobine pour en laver le nom, et Lola Versus s’est présenté, renouant avec le genre rom-com sauce rétro. Néanmoins ce qu’il faut savoir lorsque l’on se plonge dedans c’est que rien de ce qui sera vu ne l’a pas déjà été, on assiste à une sorte de compilation de bons moments, portés par une trame d’une linéarité sans faille, et ça en revanche ça n’est pas un compliment. Ça se clôt comme ça se commence, parlant de l’astrologie et des périodes merdiques de la vie, et entre les deux nous avons notre Lola qui fait tout un tas de conneries afin de ne plus penser à son ex qui a rompu avec elle juste avant leur mariage.
L’aventure est rafraichissante, autant que l’est Greta Gerwig, toujours pétillante, mais tout cela ne va pas plus loin que le simple divertissement bon enfant, n’apportant strictement rien de neuf au genre. Les répliques qui piquent restent cependant légion, offrant un bon paquet de rires, sans pour autant atteindre le fou rire (il est néanmoins amusant de voir les réactions des figurants, parfois étonnés ou alors amusés, alors qu’en général ils sont totalement désolidarisés des protagonistes).
Lola Versus partait d’une bonne intention, mais s’est donné des airs indé (d’où la distribution par Fox Searchlight), alors que rien ne vient le rattacher à cette branche du cinéma, l’ensemble étant bien trop mainstream et téléphoné, en plus de meubler certains passages d’artifices assez faciles (fumette, baise, alcool…). L’impact est donc mineur, ce qui explique l’arrivée en catimini de la bobine en salles. Reste Greta Gerwig qu’il est toujours succulent d’admirer, ainsi qu’un Bill Pullman assez drôle en papa-gâteau.
Une rom-com pas excessivement honteuse, assez courte pour ne pas risquer l’écœurement, en somme un produit de consommation primaire qui s’oublie en un laps de temps aussi mince qu’il en a fallu pour le voir.