C'est en 1962, que sort sur les écrans du monde entier le très controversé film Britannique de "Stanley Kubrick" intitulée "Lolita", qui lui même est tiré en grande partie du livre éponyme de "Vladimir Nabokov" sortie en 1955. Malgré une certaine contestation à l'époque, qui a valu à Kubrick de couper certaines séquences et de suggérer les choses plutôt que de les montrer réellement. Cette oeuvre n'en demeure pas moins passionnante à suivre d'un bout à l'autre.

Une excellente surprise, et il n'en reste pas moins encore à l'heure d'aujourd'hui, l'un des films de Kubrick les plus passionnants et intrigants de sa carrière. L'une des grandes forces de ce long-métrage, c'est justement cette capacité a transcender le récit de départ, au lieu de tout bêtement transposer trait pour trait les bribes du bouquin. Kubrick reprend les bases du livre de Nabokov, en tire sa propre vision, et son œil d'expert avisé de cinéaste qu'on lui connait si bien de notre temps.

La base de l'histoire part sur ce point de départ, a savoir qu'un professeur de lettres débarque fraichement durant l'été dans une petite ville de province, pour y trouver tranquillité et repos. Et pour cela il loue une chambre a coucher dans la maison d'une femme veuve, qui va pas se faire prier pour tenté de séduire coute que coute cet homme a l'élégance naturelle. Mais ce dernier est tombé passionnément amoureux de sa jeune fille Dolorès, surnommée plus communément Lolita, qui à mesure des jours qui passe, lui voue une fascination débordante.

Un sujet délicat rondement bien traité, la perversion de l'un, puis un certain dévergondage chez la jeune fille. Amène donc Kubrick, a suggérer tout ceci en ne montrant pas explicitement des ébats sexuels entre Lolita et Humbert. Même si en tant que spectateur, on est en droit de se poser des questions sur la relation qu'entretient cet homme avec une mineure (cela me rappelle un certain film d'Elia Kazan "Baby Doll"). Finalement, on ne sera jamais réellement la véritable nature de la chose, mais il faut dire que Kubrick arrive a s'en tiré avec brio, et qu'il distille habilement les ficelles narratives de son histoire. Si bien, que les 2H30 du long-métrage, passe de manière très fluide.

On ne sait pas réellement la signification, si bien que l'on sait plus trop si l'on se trouve dans un rêve ou dans la vraie réalité du quotidien. La première séquence du film, ainsi que la dernière sont quasiment semblables, et pourtant elle ne le sont pas vraiment. Kubrick n'utilise pas le même point de vue, peut-être que le mystérieux personnage qui apparait au départ sur la première scène, le fameux Clare Quilty n'existe pas. Ou tout du moins, Humbert n'a jamais réussi a retrouver sa trace pour se venger du mal qu'il a pu lui causer à lui et à sa belle-fille. Ce qui expliquerait pourquoi dans la dernière séquence, on ne retrouve pas Clare Quilty sur ce fameux canapé en dessous du drap blanc. Et pourquoi la bouteille présente sur la table de ping-pong, ne s'y trouve désormais plus.

Bon ceci étant, ce n'est que des suppositions de ma part, on ne sera jamais réellement ce que toutes ces significations peuvent réellement cacher. Mais ce dérèglement familial, et tout ces quiproquos amènent des mystères à l'intrigue de départ, et renforce chez le spectateur le besoin d'aller au delà des apparences, mais de chercher ce qui se cache derrière ces allures trompeuses. Est-ce que Lolita, et simplement une jeune fille naïve qui ne sait pas ce qu'elle fait? Est-ce que Humbert à de l'affection pour cette mineure, ou tout bonnement des pulsions sexuelles? Ce mystérieux personnage qui les suit et les harcèlent à plusieurs reprises durant tout le film, qui est-ce? Plusieurs questions sans réponses.

Quand au casting du film, tout les personnages sont formidablement bien interprétés, que ce soit "James Mason", "Sue Lyon", ou encore "Peter Sellers" et "Shelley Winters". Concernant sa mise en scène, Kubrick à toujours aimé a rappeler son admiration à "Max Ophuls". Mais je pense, que pour ces premières œuvres tournés entièrement en noir et blanc, l'influence majeure, n'est autre que "Orson Welles" en personne. Profondeur de champ, grand angle, photographie contrastée et plan séquence. Tout ceci, donne des élégants mouvements de camera, qu'il maitrise parfaitement à sa guise, avec une maestria que tout le monde retrouvera au fil de sa carrière, couronnée de succès amplement mérité.

En conclusion, avec "Lolita", "Stanley Kubrick" signe l'une de ces œuvres les plus fascinantes de son existence. Injustement décrié à sa sortie en salle, le film est devenu avec le temps, une oeuvre reconnue dans la filmographie du maitre. Avec un sujet de départ assez conventionnel mais difficile, il s'en sort avec les honneurs. Tant le traitement, demeure un modèle du genre riche en enseignement, et aux multiples niveaux de lectures. À coup sur, l'un de mes Kubrick favoris, par son sujet controversé, et par la richesse avec laquelle il a su habilement détourner la censure de l'époque.
The-Red-Shoes
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le 2 juin 2012

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Ciné JT

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