Ah je l'appréhendais celui là, j'avais très envie de le voir, tout simplement car il s'agissait d'un des quatre derniers films du grand Kubrick qu'il me rester à voir, mais je l'appréhendais, pour deux choses, déjà parce que c'est justement un des derniers Kubrick que j'ai eu à voir, et ça me désole d'imaginer que je ne verrais plus d'oeuvre du génie, et de l'autre, la plus importante, j'avais peur d'être déçu à cause de l’ancienneté du film.
Les films des années 60/70 et avant ça me plait rarement, en grande partie à cause du jeu d'acteur qui est la plupart du temps excessif, trop théâtrale et loin d'être crédible, et quand je vois des acteurs pas crédibles dans des situations pas crédibles je n'arrive pas à entrer dans le film, voilà pourquoi j'avais peur d'être déçu. Même en me disant que "Les Sentiers de la gloire" qui date de quelques années auparavant ou encore "Docteur Folamour" qui n'a que deux ans de plus sont très bons à tous les niveaux, j'appréhendais tout de même ce "Lolita".
Puis je lance le film et je tombe sur une intro juste exquise, James Mason face à Peter Sellers dans une discutions délirante au beau milieu d'un lendemain de fête visiblement, Kubrick ouvre son film sur la fin, une fin tragique, qui nous laisse cette question en tête tout le long "mais comment en sont-ils arrivé là ?".
"Comment a-t-on osé faire une film de LOLITA ?", c'est la phrase qui se trouve sur l'affiche du film, je ne savais pas pourquoi il y avait écrit ça, et un jour j'ai demandé pourquoi, et j'ai compris, ce film est tiré d'un livre que je n'ai pas lu qui traite d'un amour entre un homme mur et une jeune fille mineur, et bien évidement ils couchent ensemble, ce qui en bouquin devait déjà être scandaleux mais en film fallait avoir des couilles, et tonton Stanley en a une sacrée paire, ou plutôt "en avait" malheureusement.
Le film nous fait donc suivre l'histoire de Humbert Humbert, drôle de nom déjà, un professeur de lettres qui pendant l'été loue une chambre chez Charlotte Haze dans la petite ville de Ramslade, d'abord pas très emballé à l'idée de louer cette chambre à cause d'une madame Haze un peu trop accueillante c'est en posant les yeux sur sa fille, la jeune Lolita que Humbert va se décider sans réfléchir à la louer.
Au fil du temps, madame Haze se prend d'amour pour lui alors que lui n'a qu'une chose en tête, Lolita bien sur, pour rester au plus près de la jeune fille encore mineur il va épouser sa mère.
Mais nous sommes loin d'un conte de fée, et l'amour peut faire bien plus de ravage qu'autre chose, ce qui va déclencher une suite d'événements assez tragiques.
Malgré cette histoire malsaine et pour le moins scandaleuse Kubrick nous sert le tout avec une certaine légèreté grâce à cet humour noir délicieux, je suis même allé jusqu'au fou rire à cause d'un lit pliant c'est dire. Et puis comme je le disais plus haut, l'intro autour de la table de ping pong est totalement jouissive, des dialogues géniaux.
Et au delà de ça, j'ai réussi à apprécier l'histoire car le jeu d'acteur est incroyablement moderne, c'est rare que je trouve ça à un film d'une telle année, et pourtant comme je le disais même dans "Folamour" et "les sentiers de la gloire" le jeu d'acteur était top, Kubrick était vraiment en avance sur son temps, que ce soit techniquement ou en terme de direction d'acteur, vraiment incroyable.
D'ailleurs la réalisation de celui ci sans être la plus bluffante de ses réalisations est très bonne, ainsi que la mise en scène surprenante, en terme de casting, je félicite rarement les anciens acteurs mais là il faut bien dire que James Mason, Sue Lyon, Shelley Winters et Peter Sellers font du magnifique boulot, mention spéciale à Sellers que je trouve fascinant, il le sera encore plus deux ans plus tard dans "Folamour", je connais cet acteur de par son nom, mais peu de par ses prestations, ce qui me donne envie de le découvrir plus. Sinon la jeune Sue Lyon tient son rôle à merveille, pour son jeune age elle arrive à insuffler un érotisme au film et jouer un rôle aussi ambigu n'a pas du être facile.
En bref, sans être un des plus grands Kubrick, ce qui est très dur, Lolita est une très bonne surprise, je suis en plus content de ne pas être déçu d'un film du bon vieux Stanley, à part "2001" aucun ne m'a vraiment déçu, ça me donne encore plus envie de me lancer sur les derniers que j'ai à voir, même si je pense que ce seront les moins bons.