Tanguy face au Ch'ti, que l'ennui commence....

Malgré la présence de Dany Boon, Lolo avait de beaux atouts pour me séduire avec Julie Delpy devant et derrière la caméra, tout comme celle de Vincent Lacoste. Ses réalisations sont souvent savoureuses, même si la réalisation est bancale et les dialogues parfois surécrits. En cédant à la comédie populaire, elle perd de son naturelle et livre une comédie faussement vulgaire, mais vraiment inoffensive.


Violette (Julie Delpy) a 45 ans, elle a réussit dans sa vie professionnelle, mais pas sentimentale. Elle va faire la rencontre de Jean-René (Dany Boon), lors d'une Thalasso à Biarritz. La relation ne devait durer qu'un soir, elle devient sérieuse et continue à Paris. Mais Violette a un fils, Lolo (Vincent Lacoste) et il n'apprécie pas de voir sa mère avec un autre homme.


Exceptionnellement, j'avais vu la bande-annonce, vu que je ne comptais pas voir ce film. C'est une terrible erreur, car comme trop souvent, le meilleur est dedans. Cela gâche le plaisir et fausse le jugement. On ne saura jamais si cela m'aurait plu, mais j'en doute tout de même.


La conversation portant sur la sexualité de Julie Delpy et Karin Viard, avec des mots crûs, au bord de la piscine, n'annonce pas un film très subtil, ni même drôle. Le mot "chatte" maintes fois énoncé, fera surement sourire des enfants, voir des adolescents, pour qui c'est un mot tabou, ou presque (de nos jours, etc....). Cela vole bas, très bas. C'est faussement "moderne" et provocateur, on dirait des bourgeoises découvrant des mots "osés" et se lâchent avec l'âge, ça peut finir chez Jacquie et Michel, ce genre de mauvais délire.
La rencontre avec Dany Boon est tout aussi subtile, à la base de thon....bien évidemment, il incarne un beauf provincial, un rôle taillé à la mesure de son talent....il est magnifique en chaussettes/claquettes, lisant l'équipe et San Antonio, par contre il n'écoute pas du Johnny Halliday, les droits étaient surement trop élevés.....de toute façon, à partir du moment où c'est un provincial, il est taxé de beauf par les gentils parisiens prônant "le vivre ensemble", tout en étant aussi tolérant que Kim Jong-Un.


Avec l'arrivée de Vincent Lacoste, on pense que cela va enfin décoller. Ce n'est pas vraiment le cas, il a beau avoir un capital sympathie intéressant, la comédie manque toujours de piquant. La réalisation est poussive et manque de rythme. C'est souvent le problème des réalisations de Julie Delpy, mais les dialogues sauvent l'ensemble, surtout qu'elle sait diriger ses acteurs. Mais Dany Boon, n'a ni le talent d'Ethan Hawke et encore moins celui de Chris Rock.
Les tentatives de saboter la relation entre les deux amoureux manquent d'imagination. On a l'impression d'être dans un téléfilm labellisé TF1. On est pas dérangé, cela roule tout seul, mais sans vraiment surprendre. Un peu de vulgarité pour tenter de réveiller les spectateurs. On a même droit à une poitrine en gros plan, l'intérêt ? Aucun. Julie Delpy cède à la facilité pour obtenir un succès et financer un projet qu'elle porte depuis longtemps. Doit-on lui en vouloir ? Pas vraiment, du moins pour cette fois-ci, mais il va falloir éviter de réitérer cela, au risque de perdre son "public".


Les guests sont très "parisiens" : Frédéric Beigbeder, Karl Lagerfeld et Ramzy Bedia, il ne manque que Nicolas Bedos et on a un beau quatuor de superficialité. Bon, concernant Ramzy Bedia, j'exagère un peu, puis on est à Paris et le personnage de Julie Delpy bosse dans la mode, donc la superficialité.....comme la blague (pardon le joke, car ils parlent tous anglais à paris et sont souvent en voyages à l'étranger) sur l'appartement de Dany Boon avec vue sur la tour eiffel, ça passe une fois, après c'est lourd. Il faut savoir s’arrêter et ne pas abuser. Après, quand on offre pas grand chose en terme de comédie, c'est normal de s'accrocher à son seul truc à peu près potable. Le film arrache tout de même deux, voir trois sourires, mais je ne vais pas dévoiler lesquels, pour ne pas trop gâcher le peu de plaisir, que nous offre ce truc.


Cela ressemble à une séquence de Scènes de ménage qui dure trop longtemps, avec un soupçon de Tanguy et une pincée de Judd Apatow, mais à la sauce française. L'alchimie ne prend pas, même si le couple Julie Delpy/Dany Boon n'est pas si improbable que cela. Pas la peine de voir le film, la bande annonce montre le "meilleur" et surtout, cela dure moins longtemps.

easy2fly
3
Écrit par

Créée

le 3 nov. 2015

Critique lue 1.4K fois

11 j'aime

Laurent Doe

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

11

D'autres avis sur Lolo

Lolo
takeshi29
1

Julie Dépit (qui n'aurait pas renié ma blague ajoutée ce samedi 20/08)

Ceci n'est pas une critique mais une ALERTE ENLÈVEMENT du ministère du cinéma et du bon goût. Si vous retrouvez le talent de Julie Delpy, surtout n'agissez pas seul, et appelez le numéro suivant : 00...

le 11 août 2016

21 j'aime

5

Lolo
BrunePlatine
1

La vulgarité faite film

Je ne vais pas m'attarder sur cette daube, que dis-je, cette insulte au genre même de la comédie. Les dialogues, qu'on dirait rédigés par Bigard, sont d'une vulgarité et d'une grossièreté rares, on...

le 4 avr. 2016

13 j'aime

7

Lolo
Sabri_Collignon
4

Femmes, Levez-vous!

Je m’apprêtais à dire tout le mal que je pensais de Julie Delpy et de son dernier film mais une interview lue après coup me fait réviser quelque peu mon jugement. Non pas que je devienne un fervent...

le 9 nov. 2015

12 j'aime

3

Du même critique

It Follows
easy2fly
4

Dans l'ombre de John

Ce film me laissait de marbre, puis les récompenses se sont mises à lui tomber dessus, les critiques étaient élogieuses et le genre épouvante, a fini par me convaincre de le placer au sommet des...

le 4 févr. 2015

64 j'aime

7

Baby Driver
easy2fly
5

La playlist estivale d'Edgar Wright à consommer avec modération

Depuis la décevante conclusion de la trilogie Cornetto avec Dernier Pub avant la fin du monde, le réalisateur Edgar Wright a fait connaissance avec la machine à broyer hollywoodienne, en quittant...

le 20 juil. 2017

56 j'aime

10

Babysitting
easy2fly
8

Triple F : Fun, Frais & Fou.

Enfin! Oui, enfin une comédie française drôle et mieux, il n'y a ni Kev Adams, ni Franck Dubosc, ni Max Boublil, ni Dany Boon et autres pseudos comiques qui tuent le cinéma français, car oui il y a...

le 16 avr. 2014

52 j'aime

8