La Galice jusqu'à l'hallali
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Venera, adolescente calme et taciturne, vit dans un petit village du Kosovo. À la maison, trois générations se côtoient dans un espace exigu, et la jeune fille n’a pratiquement aucune intimité. Cet univers saturé, le spectateur le ressent physiquement dans le premier film de Norika Sefa, qui n'est pas qu'un simple récit d'émancipation. Venera vit constamment sous surveillance, impensable qu'elle ruine la bonne réputation de la famille, y compris à l'extérieur ou rien de son emploi du temps ne doit rester ignoré des siens. Cette atmosphère étouffante, la réalisatrice la fait partager par sa mise en scène, où son héroïne sort souvent du cadre, comme si elle devait faire sa place pour exister, et dans des scènes où plusieurs conversations ou actions ont lieu en même temps. Le village, où les souvenirs de la guerre sont toujours présents, est marqué par la présence d'une usine et la rue est encombrée de garçons désœuvrés dont le regard arrogant scanne toutes les filles qui passent. Sans oublier la menace d'un mariage arrangé qui mettra fin à toute velléité d'indépendance de Venera. Toutes choses pesantes que la réalisation prend en compte mais assimile parfaitement dans une narration somme toute nuancée et qui ne cherche pas à dramatiser à outrance. Un long-métrage réussi et prenant qui donne envie de suivre sa réalisatrice, déjà à l’œuvre sur un nouveau projet.
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Créée
le 6 févr. 2021
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