Le voyage dans le temps, c'est l'un des thèmes les plus difficiles à aborder et je ne suis jamais très confiant quand je me lance dans ce genre de film. En règle général, il y a deux voies possibles : soit ce qui doit arriver arrivera, quoiqu'on fasse ; soit on peut changer le cours des choses, en bien ou en mal et on peut modifier le futur en changeant le passé. Je ne suis pas arrêté à l'une ou l'autre hypothèse et je suis complètement prêt à me laisser séduire par les deux possibilités, si tant est que le scénario tienne la route. Et là, c'est carrément le gros plantage pour Looper…


Pourtant ça commençait bien. On comprend assez vite que c'est la deuxième voie qui a été prise.


Quand la version future d'un des personnages change physiquement en réponse à ce qui arrive à son lui passé (le présent du film). On comprend que tuer (par exemple) une personne au présent fera disparaître son lui futur, y compris s'il a été expédié au présent.


Jusque là pas de problème, je suis le mouvement.


Ça continue encore toujours bien lors du switch avec le Joe du présent et le Joe du futur.


Le Joe présent est censé boucler sa boucle en tuant son lui futur.


Cette petite séquence qui nous fait vivre deux fois une partie des scènes est d'ailleurs très ingénieuse et pour le coup réussie. Bien qu'un peut perturbante sur le moment, elle marque clairement la rupture dans le chemin suivi par les deux Joe. Et franchement, juste cette petite scène pouvait me faire offrir au film un bon petit 7 voire un 8.


Je passerai la phase petite maison dans la prairie qui casse un peu le rythme. Ça permet de développer l'histoire autour du garçon et c'est pas plus mal.
Non, là où le film se voit complètement détruit, c'est sa scène finale qui brise toutes les illusions et détruit toute la cohérence chronologique qu'il avait réussi à maintenir.


Mais bordel ! Le Joe du futur revient pour neutraliser un grand méchant (de son futur) qui se trouve être le garçon. Agissant ainsi, il risque de provoquer le futur qu'il veut éviter et c'est pourquoi Joe du présent se suicide (= bye bye Joe du futur, garçon et maman sauvés, futur épargné).
Sauf que Joe du futur, il n'a pas vécu son exil dans la maison dans la prairie dans son propre passé. (Puisque dans le très ingénieux switch dont je parlais plus haut, on voit que le Joe du futur a buté son propre lui du futur). Donc en fait, dans la boucle temporelle de Joe du futur, le garçon n'a jamais été inquiété et ils ne se sont jamais croisés. Donc il n'a aucune raison d'avoir été le grand méchant qu'il est devenu.


Bref, il a suffit d'une scène finale à la con pour réduire à néant tout l'intérêt du film. Voilà pourquoi je suis toujours sceptique avec les voyage dans le temps…

kloh
4
Écrit par

Créée

le 3 juil. 2017

Critique lue 208 fois

1 j'aime

kloh

Écrit par

Critique lue 208 fois

1

D'autres avis sur Looper

Looper
Before-Sunrise
8

Terminakira

Il est toujours délicat de faire un film sur une boucle temporelle par le simple fait que pratiquement le voyage dans le temps est irréalisable. En théorie, ça fonctionne mais point barre. Certains...

le 10 nov. 2012

124 j'aime

15

Looper
Hypérion
6

Dans le futur, personne ne fait mouche à plus de quinze pas....

Petit aparté avant de commencer cette critique. Toi mon voisin de droite de la salle de ciné de l'UGC des halles, toi qui a cru que tu allais voir Expendables 3 parce que Bruce Willis avait un gros...

le 4 nov. 2012

112 j'aime

46

Looper
zombiraptor
7

Et dire que j'ai failli looper ça...

J'avais quand même réussi à me préserver de toute info sur ce film, m'immunisant presque contre la plupart des préjugés de rigueur sur une production de SF multi-référencée et me promettant encore...

le 7 déc. 2013

60 j'aime

21

Du même critique

Assassin(s)
kloh
7

Critique de Assassin(s) par kloh

Assassin(s) est réalisé par Mathieu Kassovitz et date de 1997. Il met donc en scène Max (joué par Mathieu Kassovitz), un jeune de banlieue sans emploi et qui braque des supermarchés la nuit pour se...

Par

le 20 mars 2011

6 j'aime

1

Kamikaze Girls
kloh
8

Critique de Kamikaze Girls par kloh

Réalisé par Tetsuya Nakashima et sorti en salle en 2004 au Japon, Kamikaze Girls sort en France 2 ans plus tard. Ce film complètement déjanté nous plonge dans la vie d'une lolita et d'une yankie qui...

Par

le 20 mars 2011

5 j'aime

Kontroll
kloh
8

Critique de Kontroll par kloh

Premier film d'un réalisateur hongrois, l'histoire se déroule dans le métro de Budapest et on suit la vie (professionnelle) d'un contrôleur du métro, nommé Buscu, et de son équipe. De nombreux...

Par

le 1 avr. 2011

4 j'aime