Il y a des films que l'on voit pas au bon moment. Il y a probablement des films où aucun moment ne sera bon pour les voir. En ce qui me concerne j'ai vu celui-là à un moment où j'ai l'impression d'être dans le même état d'esprit que l'anti-héros que joue Nicolas Cage.
Lord of War, ou Warlord pour être correct ("But I prefer it my way" comme le dira un des personnages du film), c'est l'histoire d'un type désabusé, cynique, capable d'une grande distance, qui se trouve pour occupation dans sa vie d'être un vendeur d'armes. Pas un petit vendeur d'arme, tant qu'à faire, mais au final probablement le plus grand.
Le film retrace 20 ans de sa vie. La vie d'un type qui prend une telle distance avec les choses qu'il peut tout expliquer logiquement, ne jamais interférer plus qu'il ne faut pour son business, ou sortir des répliques qui lui sauveront la vie sans qu'ils s'en aperçoivent forcément... mais elles montrent surtout qu'il est détaché de son humanité. Ou, peut-être, qu'au contraire il en a tout compris.
Ce film tape là où ça fait mal. Sur le fait qu'il y a toujours un conflit armé quelque part sur Terre. Qu'il y a toujours quelqu'un pour vouloir en tuer un autre. Et que partout les armes sont nécessaires, et que quelqu'un se chargera de les fournir... Sans se soucier des conséquences, puisque de toute façon, il y aura quelqu'un d'autre pour prendre la place.
Je ne peux pas révéler les phrases "choquantes", ou même marrantes pour quelqu'un d'aussi cynique que moi, mais elles se remarquent sans mal. On ne passe pas à côté.
Pour conclure, ce film est une réussite. Une triste réussite. Une peinture de la réalité vernie d'un pragmatisme froid sur toile d'éternels conflits... renouvelés.
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