Los Angeles, une attaque terroriste avec une bombe sale en plein centre ville. Dans son pavillon de banlieu Brad, le personnage central, s'inquiète parce que Lexi, sa femme, était en ville lors de l'attaque. Il la cherche mais la ville est en quarantaine et un dangereux virus se répand petit à petit à tous les quartiers de la cité des anges. La seule solution : se calfeutrer chez soit et ne laisser rien, ni personne, entrer sous peine d'être contaminer à son tour. Alors que Brad vient juste de poser le dernier morceau de scotch salvateur sur les ouvertures de sa maison Lexi revient, couverte de la cendre mortelle qui véhicule le virus.
Ceux qui ont été alléché par le titre français bien ringard, par la jaquette ridicule rappelant celle de "Les Rats de Manhattan", par l'odeur du nanar gras en seront pour leur frais. Le titre original "Right at your door" rend bien plus justice au contenu puisque le film est en fait un drame intimiste et minimaliste.
Traiter l'attaque et la paranoïa du terrorisme tout en restant dans un lieu unique, loin de la panique et des explosions. Pas de doute, le postulat de "Los Angeles : Alerte Maximum" ne manque pas d'intérêt.
Seulement avoir une bonne idée ne fait pas un bon film et "Los Angeles : Aletre Maximum" se vautre dans sa tentative. C'est bien simple le film n'a strictement rien à dire.
Le scénario confond minimalisme et vide total. Toute l'idée est de se concentrer sur un couple qui s'aime mais qui traverse une phase de doute et de se servir du contexte comme d'un révélateur afin de les forcer à se parler.
Seulement voilà les personnages n'ont pas de consistance, le couple est trop caricatural. On a le brave musicien looser face à la Working Girl, il y a de l'eau dans le gaz sans qu'il y ait la moindre raison et tout ce qu'il y a à dire est dit lors du retour de Lexi auprès de Brad.
En plus du couple le film juge bon de greffer des personnages inutiles. Il y a un jardinier qui n'est là que pour ouvrir et fermer des portes, qui n'a aucun vrai dialogue, qui n'a aucune sorte d'interaction avec le récit, les situations, les autres personnages... il est là mais personne ne sait pourquoi. Il y a un gamin utilisé comme un ressort grossier pour une parabole lourdingue sur le bien et le mal. Il y a un dénommé Rick dont on ne sait rien, qui débarque de nul part etqui ne sert qu'à transmettre une information dont la principale résultante sera de rallonger le film de 15 minutes pour pas grand chose.
Le réalisateur essaye d'étaler ce scénario creux le plus possible pour atteindre lamentablement les 90 minutes. On voit ainsi notre héros faire des tours en voitures et des demi-tours en trois fois pendant 20 minutes pour que tout ceci nous ramène finalement au point de départ. Puis on a le droit à 10 minutes de types entrain d'étaler du scotch sur des jointures de portes ou de fenêtres. Puis on enchaîne sur de long dialogues qui se répètent inlassablement... au bout d'une heure de film on n'a rien appris de neuf ou d'intéressant. Les personnages et les situations font des allers-retours mais n'évoluent jamais.
Le film piétine sévèrement et le spectateur s'emmerde sec. La mise en scène, toute en plans approximatifs et en montage mou, ne distille aucune tension, aucune émotion, aucune idée autre que de mettre du cellophane entre ses deux protagonistes car, tu vois, il y a un mur qui les sépare mais il ne tient qu'à eux de le briser. Ok, c'est cool comme idée mais quand c'est la seule et qu'on ne va jamais plus loin : c'est juste chiant. Dans le même ordre d'idée le film utilise la radio pour installer la peur chez le personnage principal, un procédé qui marche bien au début mais qui est utilisé ad nauseam, il faut bien attendre les deux tiers du film pour que le réalisateur se décide enfin à s'en débarrasser.
Le budget riquiqui du film n'excuse pas tout, il peut excuser la photo insipide lors des scènes diurnes, il peut excuser le casting bancal ou la bande son transparente mais il ne peut excuser le manque d'idée et l'indigence du traitement. Le huis-clos est un genre difficile et Chris Gorak n'est clairement pas Sydney Lumet. Il manque tout à ce film : il manque un réalisateur, il manque un scénariste, il manque un monteur, il manque une narration, il manque des personnages attachants... Le métrage se contente d'un pitch dilué jusqu'à l'absurde, jusqu'à un twist final prévisible (en même temps il ne se passe rien donc on a le temps de voir venir les choses). Un twist qui n'apporte finalement rien de plus qu'une vaine tentative de réveiller le spectateur. A 5 minutes de la fin c'est sans doute beaucoup trop tard pour ça.
Archétype même du Direct to DvD qui n'a pas volé son sort, "Los Angeles : Aletre Maximum" est un film poussif et chiant. On en vient presque à regretter de ne pas avoir eu le pur nanar débile que laissait entrevoir la jaquette.