Les hommes qui voulaient vivre leurs vies

Ne vous laissez pas influencer par l'affiche et sa titraille singulière laissant supposer un traitement décalé du sujet (même sa tagline "Un plan de génie pour la retraite à 45 ans !" (???) qui fait très comédie est complètement hors de propos). Rarement vu un tel écart entre les éléments communicationnels d'un film et ce qu'il a au final à nous offrir. En effet ça débute bien comme un film de braquage (30min sur les 3h) mais devient en douceur et sans rupture de ton un récit existentiel de deux âmes perdues dans un monde déshumanisant.

La "sortie de route" est maîtrisée, on sent que le réalisateur s'est nourri du cinéma de la nouvelle vague (le film n'est pas avare en appels du pied aux godardiens) et d'Antonioni pour en arriver à ce niveau de déstructuration du récit.

On se laisse porter avec les personnages dans leur périple dont l'horizon se fait de plus en plus nébuleux et sans but précis, l'avenir de l'argent issu du casse devenant progressivement un non sujet.

L'impression à titre personnel d'être dans mes chaussons mais c'est un film qui vu la façon dont il est vendu prend le risque de laisser un paquet de monde sur le carreau.