Ceci n'est pas un film. A peine un documentaire. Je ne dis pas que les deux p'tits gars qu'on suit plus que tranquillement ne sont pas attachants, que l'un n'a pas la plus formidable grand-mère au monde, ou que l'univers des graffeurs n'est pas passionnant, nan. Mais il faut vraiment s'accrocher pour suivre à ce rythme de tortue les activités pas très palpitantes de deux jeunes dans les rues de Cali, à la veille d'une élection présidentielle. Bien sûr, il y a les méthodes plus que suspectes de la police, le problème des ghettos pauvres, l'absence de perspective pour une jeunesse désœuvrée et désargentée. Ça n'est pas rien à proprement parler, mais une réalisation aussi molle, ça dépasse même le cadre de la contemplation, c'est autre chose, une sorte de manifeste de l'usage d'une caméra que ferait une limace ou un phasme.