C’est une réalisation du mexicain Samuel Kishi Leopo qui, lorsqu'il était enfant était parti à Santana California avec sa mère et son frère dans le but de vivre une meilleure. Il a écrit le scénario avec Sofía Gómez-Córdova et Luis Briones.
Connaissant le passé du réalisateur, l’histoire de Los Lobos prend une dimension toute particulière. En effet, elle symbolise la réalité de ces millions de Mexicains ayant quitté leur terre natale en quête d’une vie meilleure. Il n’y a d’ailleurs pas que les Mexicains ayant cette quête d’American Dream, car tous les pays d’Amérique Centrale ont des ressortissants qui tentent leur chance. Chaque année, 500 000 Latino-américains réussissent à traverser la frontière illégalement. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tous, beaucoup mourant durant ce périple.
C’est la simplicité qui va être la force de Los Lobos. Finalement, la majorité du film se déroule dans une pièce, symbole de ce déracinement. Dans cette chambre d’Albuquerque, nous allons suivre ces deux gamins. Ils ne comprennent pas forcément la situation et c’est touchant. Les États-Unis pour eux se limitent à Disneyland et ils ne voient pas le travail colossal et les sacrifices qu’a faits leur mère.
Cette immersion avec eux permet d’avoir toute l’innocence de leur regard sur la situation. Leur mère veut que la pièce les protège du monde. C’est donc tout un univers qui va s’y faire. Ils doivent y travailler leur anglais, s’y amuser et s’y nourrir. Une bulle pour éviter le saut dans le vide, mais qui ne peut durer indéfiniment. Ce sont des enfants, ils ont donc un besoin de liberté. Entre la pauvreté, et la barrière de la langue, cette mère ne pourra pas toujours être aussi protectrice qu’elle le voudrait. Cette authenticité est donc des plus touchantes.
C'est les performances de Maximiliano Nájar Márquez et Maximiliano Nájar Márque qui vont faire la différence. Les deux enfants sont des plus émouvants dans leur interprétation. Leur mère aussi a un rôle capital. Martha Reyes Arias est tout aussi impressionnante dans la force de son jeu. Pour leur premier long-métrage, les trois ont tapé juste. À noter la valeur ajoutée apportée par Cici Lau. Cette dernière apporte une touche de douceur donnant un espoir pour l’intégration.
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