Le Préambule sur le pessimisme du film, semble un peu naïf à une époque où l'intention se dévoile par surprise (Haneke, etc) ou ironiquement. Cette approche frontale et premier degré fait un bien fou.
Les Réprouvés offre un représentation assez saisissante de la misère et de la violence, allant jusqu'à l'agression de la caméra (un enfant lance un oeuf sur l'objectif). On retrouve une part du surréalisme des débuts de Bunuel dans certaines apparitions éclaires, notamment dans une scène formidable dans laquelle un musicien allongé sur le sol suite à une aggression se relève et découvre non pas ses instruments vandalisés mais ... une poule, brutalement ecclipsée par le début de la scène suivante. Cette fulgurance on la retrouvait régulièrement au 20ème siècle, je pense notamment à des films comme Easy Rider ou Walkabout, mais la chose se fait beaucoup plus rare dans le cinéma contemporain : le seul exemple qui me vienne en tête est le très récent Queen of Earth.