Ce n'est généralement pas le genre de film vers lequel je me précipite, mais il faut avouer qu'il dégage une fascination étrange, on se laisse submerger par le climat de cet univers mystérieux et vertigineux. C'est un film inclassable, obscur, mystérieux, malsain, bordélique mais hypnotique, où l'on pénètre dans un jeu de pistes où la folie n'est pas loin. Un film esthétiquement somptueux, à la mise en scène brillante comme seul sait en générer Lynch, qui laisse comme à son habitude le spectateur à son interprétation personnelle, assailli de doutes et de questions auxquelles il ne faut absolument pas chercher de réponses immédiates, disons que l'intrigue est racontée à travers les diverses personnalités d'un tueur schizophrène incarné par Bill Pullman. Forcément, ça emmêle des situations où se conjuguent horreur et bizarre, l'essentiel est de se laisser piéger par le plus torturé des réalisateurs modernes, et de se laisser prendre au jeu de ce film labyrinthique. Son scénario est inracontable mais offre une porte de sortie vers Mulholland Drive, film suivant de Lynch aux symboliques presque aussi absconses, mais plus séduisant par sa sensualité. Autour du couple Bill Pullman et Patricia Arquette, on retrouve parfois dans des rôles courts des acteurs aussi disparates que Gary Busey, Giovanni Ribisi, Robert Blake, Robert Loggia, Richard Pryor, Henry Rollins ou Marilyn Manson...