Se perdre sur la route de l’illusion, y aller plus vite et sans réflexion.
Beaucoup interprètent le film comme une volonté de combattre la tromperie, de voir en la femme un objet de convoitise, conscient de l’être.
Beaucoup interprètent le film comme une volonté de combattre le masculinisme, Cadillac et jalousie en tête, conscient de l’être.
Mais voilà ce monde composé de stéréotypes et de croyances tend à mieux.
Voilà ce que montre Lost Highway, quelque chose qui n'existe pas vraiment, votre autoroute perdue, votre conformisme.
En soit il montre notre envie d’avoir toujours raison et de posséder pour SOI, en argumentant toujours pour NOUS. On en ressortira pédant, indigent, abrupte ou ignorant et en laissant l’éternel problème derrière nous : l’équité du sexe et le désir de posséder l’autre. Trois visionnages plus tard on comprend enfin...
Regarder une femme dans un film pornographique n’est pas la posséder. Le couple n’est pas affaire de bailleur.
Lost Highway est l’illusion de la possession, l'illusion hédoniste, l’illusion de croire connaître l’autre, de l’objectifier pour étayer l’illusion.
Dans un interview d’époque, Lynch parle d’une vision qu’il avait faite enfant, résidant alors dans une banlieue pavillonnaire avec une famille aimante: celle d’une femme sortant de chez elle nue et le visage en sang : les pavillons de banlieue sont « des surfaces masquant des mondes intérieurs ». Notre subjectivité amalgame le monde afin de rendre possible le conatus.
Certains voient en Lost Highway un film féministe, c’est Hors Sujet... Lynch est davantage métaphysique que politique. L’autoroute perdue est un manège dont nous ne sortirons tous que perdants, homme comme femme, concepts masquant des réalités sous jacentes. Qu’est ce que vous montre cette autoroute ? Que la femme est un concept et que la jalousie est auto-immune, que la tromperie est auto-immune, que l’homme est un concept et inversement...
Tout est fumée. L'intellect passe la main à l'expérience, à l'émotion, cette tentative de critique est vaine.
Cette foi en un conformisme pousse Fred à la jalousie, à se prostituer à la paranoïa, à tuer la séduction pour enfin fuir en ligne droite dans son cocon de virilité, le visage déformé, pourchassé par les gardiens du temple. Nous laissant à l'outro de David Bowie, une certitude en tête: à ce culte bien répandu préférez les rideaux rouges.