Avec Lost Highway, David Lynch explore à nouveau les méandres du mystère et de l’inconscient, mais cette fois avec un résultat en demi-teinte.
L’atmosphère étrange qui fait la signature de Lynch est bien là, portée par des éléments quasi mystiques comme le Mystery Man, personnage énigmatique et dérangeant qui insuffle un malaise fascinant à chaque apparition.
Cependant, plusieurs aspects m’ont empêché de plonger pleinement dans cette expérience. La direction d’acteurs, tout d’abord, m’a semblé manquer de nuance : Bill Pullman, en particulier, force un mystère pesant qui vire trop souvent à l’ennui. Là où Lynch parvient habituellement à donner vie à des figures étranges mais captivantes, les personnages de Lost Highway peinent à accrocher l’attention ou à susciter une véritable empathie.
Côté esthétique, le film m’a également laissé sur ma faim. Alors que j’avais été enchanté par la richesse créative de Mulholland Drive, ici, l’univers visuel m’a paru étonnamment neutre, voire plat. Cette sobriété, qui rappelle l’atmosphère morose de La nuit nous appartient, manque de singularité et prive le film d’un éclat visuel pourtant essentiel dans le cinéma de Lynch. De plus, des longueurs narratives viennent alourdir un récit qui, malgré ses bonnes bases, s’essouffle par moments.
Si Lost Highway conserve quelques moments de brio et un mystère qui peut séduire les amateurs de l’univers lynchien, j’ai trouvé l’ensemble trop étiré et fade pour maintenir l’intérêt.