Au moins dix ans se sont écoulés depuis mon premier et dernier visionnage de Lost Highway...
Alors quand je l'ai revu la veille d'écrire ceci, ce qui est dingue, c'est que presque toutes les scènes me sont revenues les unes après les autres avant même d'arriver... Comme si le film entier ne m'avait jamais quitté...
C'est dire si ce long-métrage de David Lynch peut marquer et hanter les esprits de par ses séquences d'anthologie. D'ailleurs, de nombreuses images et interrogations ont continué à me pourchasser les jours suivants.
Après, c'est clair - ou pas justement - que le déroulement de l’histoire reste complexe et abscons, mais c'est aussi ce qui fait toute la force du film. Mais moi, en tout cas, j'ai envie de comprendre cette intrigue... Et si j'ai envie de la comprendre, c'est que la mise en scène et la réalisation, magistrales, que le scénario - aussi étrange et perché soit-il - s'avèrent suffisamment cohérents pour ne pas me perdre totalement et donc m'intriguer. Et c'est en ça que Lynch atteint, selon moi, une certaine forme de génie.
La photographie se révèle être d'une classe et d'une beauté folles, le montage parfait, et l'ambiance, totalement malsaine, fonctionne dès les premières secondes du film. Et en plus le monsieur a des goûts excellents en matière de musique.
Et les acteurs... Bill Pullman joue très juste ; son double aux faux-airs de Charlie Sheen semble quant à lui totalement habité ; mais c'est surtout Patricia Arquette qui m'a envoûté et scotché du début à la fin. Les seconds rôles s'avèrent tous plus flippants les uns que les autres.
Au final, Lost Highway déroule un thriller psychologique angoissant, effrayant, dérangeant, qui ne peut laisser insensible et continuera de faire couler beaucoup d'encre. Le genre de film que je pourrais revoir dans la foulée à peine le générique de fin terminé.
Un chef-d'oeuvre novateur et fascinant.