C'est pas que c'est difficile de l'adapter. C'est que c'est sa mère difficile de l'adapter...

... la race de sa grand-mère !

On ne présente plus Don Quichotte de la Manche, le héros de Cervantès pourfendeur de moulins, ni Terry Gilliam, le Monty Python réalisateur des incontournables Sacré Graal, L'Armée des douze singes, The Fisher King ou Brazil. On connait moins L'Homme qui tua Don Quichotte, le film qui aurait dû rassembler Vanessa Paradis, Johnny Depp ainsi que Jean Rochefort dans le rôle titre. Il aurait en effet dû voir le jour en 2001 ou 2002 mais le tournage n'a jamais réussi à aboutir.

À l'origine, les images de Lost in La Mancha, réalisées par Keith Fulton et Louis Pepe, étaient destinées au making of du film pour les bonus DVD. Après le naufrage du projet, il a été décidé de le sortir malgré tout en tant que documentaire.

On découvre donc l'envers du décor, la conception des décors, les repérages, les idées folles de Gilliam mais aussi toutes les galères possibles et imaginables sur un tournage : un budget trop serré, des acteurs qui ne se manifestent pas, un autre qui se blesse, une déluge dans le désert ou encore un cheval récalcitrant.

On admire l'optimisme de Terry Gilliam et son envie voire son obstination pour que son oeuvre voit le jour mais à chaque fois, quelque chose arrive et fracasse tout. Ça en est au point que le spectateur se dit "non, là ce n'est plus possible. Encore ?" et bien oui. Encore.

L'Homme qui tua Don Quichotte est un film avorté qui pourtant donna naissance à un documentaire passionnant.

Après 20 ans de galères, L'Homme qui tua Don Quichotte sera enfin présenté au festival de Cannes en séance de clôture et sortira dans la foulée le 19 mai 2018 avec, cette fois, Jonathan Pryce, Adam Driver, et Olga Kurylenko... quoi que, au moment où j'écris ces lignes, il semblerait qu'il y ait encore un procès en cours entre Terry Gilliam et son ancien producteur Paulo Branco, ce qui pourrait empêcher la diffusion à Cannes et sa sortie en salles. La poisse, je vous dis !